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La vraie joie se trouve en Dieu

Prédication du 11 septembre 2016

24e Dimanche du Temps ordinaire année C ( 11/09/2016)

Prédication

Texte : Luc 15, 1-32

Bien aimés dans le Seigneur Jésus, le monde comémore les quinze ans de l’attaque des tours jumelles de la World Trade Center. Cela nous exige d’avoir une pensée particulière pour tous ceux qui, dans le monde, ont perdu la joie, la paix et la sécurité à cause des actes barbares, abjects et odieux perpétrés de manière lâche par les terroristes dont la celle qui menace la paix au Cameroun s’appelle Boko Haram.

Alors que les rues de la joie se multiplient dans nos cités et villes, la tristesse, le stress, la déception, la frustration et la dépression ne cessent de croître dans nos sociétés. Que ce passe-t-il donc ? Ne savons-nous pas nous réjouir ou bien les raisons de nos réjouissances ne sont pas justes ou encore les lieux sont mal choisis. Et pourtant, le texte de ce jour nous invite à la réjouissance, à la fête. Voici ce que nous lisons à la conclusion de ces trois paraboles :

« Il fallait bien s'égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort, et qu'il est revenu à la vie ; parce qu'il était perdu, et qu'il est retrouvé. »

Oui, il faut s’égayer, festoyer, se réjouir, parce le fils perdu est retrouvé, il est même revenu à la vie. Qui est le fils perdu me demanderiez-vous ? Le fils perdu, peut-être c’est toi, c’est moi ou l’autre. Parcourons le texte et nous le découvrirons ensemble.

         Nous sommes en présence de trois paraboles qui se succèdent et qui curieusement sont chacune conclues par une invitation à la fête et à la réjouissance pour une brebis, une drachme et un enfant retrouvé.

Pourquoi ces paraboles ? Jésus répond aux murmures des pharisiens et scribes mécontents de le voir accueillir avec respect et considération les publicains et les hommes des mauvaises vies. Les murmures, nous en avons aussi l’habitude de le faire contre certaines présences à l’Église, contre la miséricorde divine qui accueille tous ceux qui viennent à lui. D'aucuns disent d’ailleurs que si telle personne entre au paradis, moi je sors. C’est un propos extrême dangereux et contradictoire à la pensée de Dieu qui ne veut pas voir le pécheur mourir, mais qu’il se repente et qu’il vive. Et cela est une interpellation pour nous qui sommes chrétiens dans notre monde où le mal et les dépravations de mœurs sont à leur paroxysme. Quelle pensée avons-nous pour les terroristes, les prostituées, les homosexuels, les bandits ? Nous souhaitons leur mort ou bien leur repentance ? Et face aux murmures des pharisiens et scribes qui représentent les croyants fidèles, sages, obéissant, Jésus raconte les trois paraboles. Lorsqu’il introduit la première parabole par « lequel d’entre vous s’il perd une brebis… », il veut identifier ses auditeurs mécontents de l’accueil qu’il accorde aux pécheurs, au berger, à la femme et dans une certaine mesure au père ? Si pour un animal perdu, un objet perdu nous nous peinons à le rechercher et nous nous réjouissons de le retrouver et organisons la fête à laquelle nous invitons nos amis, à combien plus forte raison devrons-nous nous réjouir pour un pécheur qui revient de lui-même à la repentance et à la vie ? Cette question s’adresse à nous ce jour.

Un homme avait deux fils, est-ce vrai ? L’un, impoli, recherche la liberté, l’indépendance, mais surtout le bonheur et la joie et, l’autre obéissant, sage demeure dans la maison paternelle et au service de son père, mais comme un mercenaire. Une remarque importante et capitale à faire dans la réaction du père, il n’impose rien à ses enfants et n'empêche pas ses enfants d’exercer leur liberté. Cet homme qui est aussi la figure de Dieu nous amène à récuser les doctrines et les fausses conceptions de la liberté. Dieu met à notre disposition notre héritage (vie, richesse, talent, temps, pouvoir) et chacun peut l’utiliser comme il veut : sous son contrôle et en dehors de son contrôle. Le fils cadet a choisi de s’éloigner de son père, de vivre sa vie, d’avoir son indépendance, sa liberté. Comme le font les hommes de tous les temps. Aujourd’hui l’agnosticisme, l’athéisme, la libre pensée et même certaines conceptions chrétiennes (comme la pensée positive, l’évangile de la prospérité et de la puissance) participent à éloigner l’homme de sa dépendance à Dieu. L’homme est-il réellement libre et indépendant loin de Dieu ? Voyons cela dans la vie du fils cadet loin de son père.

Loin de son père, il gaspille son héritage. C’est lieu pour nous de nous arrêter sur le consumérisme et l’hédonisme qui caractérisent l’homme de notre temps. Le consumérisme (la surconsommation) débouche sur une consommation addictive de produit de consommation et crée donc des dépendances. Ce que nous achetons ou mangeons ne dépend pas de nous, mais c’est nous qui dépendons d’eux. Dans sa quête de liberté et d’indépendance, loin de son père (Dieu), le fils cadet tombe donc dans la dépendance d’où le gaspillage de son héritage. On le remarque aujourd’hui dans nos sociétés par la consommation à crédit, l’immédiate de la satisfaction des désirs. On a tout, de tout de suite et ceci grâce aux nouveaux moyens de communication. Dans ce système on perd la capacité à travailler durement pour un résultat lointain et l’exigence de l’immédiate satisfaction amène à un manque de persévérance et à un plaisir décroissant. La maîtrise de soi, fruit de l’Esprit, qui suppose la capacité à ne pas céder à tous ses envies et désirs perd sa valeur dans une telle société. Les valeurs et vertus spirituelles ont désormais un nom, une marque, un site. Le bonheur, la joie, l’amour, la paix sont associés aux marques de voiture, à une boisson, à un site touristique, à un hôtel, à des aliments, etc. la joie et le bonheur n’est pas dans la possession permanente des biens et du matériel, mais dans le gaspillage, dans le changement de besoin (on change de femme, on change de voiture, on change d’église, on change de ville, on change de téléphones, pas par nécessité, mais parce qu’on est assujetti et persécuté par la publicité et les centres commerciaux qui ont remplacé respectivement les louanges, l’adoration et le temple. Où nous conduisent ce bonheur et cette joie que nous trouvons dans la satisfaction immédiate de désirs et des plaisirs ? La parabole nous dit que c’est dans la porcherie. Oui, la porcherie en compagnie des porcs qui incarne l’impureté, la souillure et l’abaissement dans ses expressions les plus éloquentes. La liberté se transforme en servitude, l’indépendance en dépendance, la joie en tristesse, le bonheur en malheur, le fils en serviteur, l’abondance en manque. Mais combien prennent-ils conscience de leur misère ? Ici la faim n’est pas une mauvaise conseillère, car elle a permis à ce fils de rentrer en lui-même.

Oui, ce fils rentre en lui-même. Notre monde nous a habitués à chercher la paix, la joie, le bonheur dehors, à l’extérieur, dans les sens ( la vue, le gouter, l’odorat, le toucher, etc.) dans la bière on cherche la paix, la tranquillité ; on veut apaiser nos chagrins en touchant une femme ou un homme ; on regarde la télé, les matchs, les films pornos ou de guerre pour noyer ses soucis ; on change l’odeur du parfum (suivez mon regard) pour prétendre avoir le bonheur. Est-ce vrai ? Tout ceci nous éloigne de ce qu’on recherche, c’est en rentrant en nous-mêmes que nous rencontrons Dieu et retrouvons le chemin de la joie et de la paix. C’est en descendant de notre orgueil, de nos assurances, de notre prétendue liberté et indépendance qu’on retrouve le chemin de la repentance, de la paix, de la joie et de la fête. Si tu es encore dehors, rentres en toi, écoutes la voix silencieuse de Dieu qui te rappelle qu’avec lui tu as la liberté et la vraie joie.

« J’ai péché contre toi et contre le ciel… je ne suis pas digne d’être appelé ton fils, traite moi comme l’un de tes serviteurs ». « J’ai péché », il faut reconnaître que tu as péché non seulement contre Dieu, mais aussi contre ceux que tu as méprisés. Or, la Bible nous dit que : « Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. » (Rom 3, 23) Donc, nous sommes tous dans la condition du Fils cadet et donc devrons reconnaître que nous sommes indignes d’être appelés « enfant de Dieu ». Personne n’est digne, personne ne mérite d’être appelé enfant de Dieu. Seules la grâce et la miséricorde de Dieu nous élèvent à la dignité d’enfant de Dieu. C’est un sujet de joie.

Contrairement à la brebis que le berger recherche activement, à la pièce d’argent que sa propriétaire recherche aussi, le père attend son fils, il scrute le chemin, il espère. Il ne veut exercer aucune influence sur son enfant, il veut qu’il décide de lui-même. C’est l’amour du père qui respecte notre liberté. Et ceci répond à ceux qui se demandent pourquoi Dieu permet le mal que les hommes se comportent ainsi. La réponse est ici dans cette parabole. Il respecte nos choix, mais c’est nous qui subissons les conséquences de notre choix. Toutefois par son amour, il souffre de ce qui nous arrive, il a compassion de nous, il nous attend et prie certainement que nous rentrions à la maison. Peut-être tu crois t’être trop éloigné de Dieu, que tu as fait ce qui est pire aux yeux de Dieu, tu es peut-être vampire, sorcier, prostituée, homosexuel. Dieu te voit, il attend que tu reviennes à lui. Le père attend son fils, il le voit de loin et l’accueille dans la joie sans lui donner des leçons, il ne lui permet pas d’aller au bout de sa confession, car son amour lui interdit de traiter son fils comme un serviteur. Quel que soit notre éloignement, Dieu nous observe, il nous attend, il veut nous accueillir dans sa joie. Il revêt le fils des habits d’honneurs et invite les autres à festoyer pour ce fils revenu à la vie. L’attitude de ce père nous interpelle en tant que parent, époux ou épouse, enfant, ami et église. Nous n’aidons pas nos semblables à changer parce que nous voulons trop leur donner des leçons, les accuser, les mépriser, les sous-estimer.

C’est l’attitude de l’aîné. Il est mécontent alors qu’il entend la musique. Ici la musique n’adoucit pas les mœurs, mais irrite, crée la jalousie, met en colère. « Je ne peux être heureux que si les autres sont malheureux, je sois bon, juste parce que les autres sont mauvais et injustes. Il refuse d’appeler son frère, frère et son père, père. Au service de son père, il s’est comporté comme un salarié, un mercenaire. Il attend un salaire, une récompense ignorant que tout ce qui est à son père est à lui. Beaucoup de chrétiens ignorent comme ce fils aîné le privilège qu’ils ont dans la maison de Dieu et à son service. Leur fidélité, leur engagement n’est pas pour eux, mais contre eux. Ce sont ces chrétiens qui sont jaloux des grâces que Dieu accorde aux autres, ces chrétiens qui font des comparaisons. Finalement, ils ne servent pas Dieu, ils sont aussi loin de Dieu bien qu’étant dans la maison. C’est pourquoi dans cette parabole, son père l’invite en le suppliant à les rejoindre dans la réjouissance et la fête ce qu’il n’a pas fait pour son cadet. En fait, dans cette parabole les deux fils sont perdus, l’un dehors et l’autre dedans. L’un par sa recherche d’indépendance et de liberté et l’autre par son service intéressé et sa suffisance (il dit qu’il jamais transgressé les ordres de son père alors qu’il ne l’a jamais considéré comme son père. Il appelle son frère, ton fils, donc son père, “le père là.”)

Nous sommes tous concernés et avons tous besoin de la grâce et de la miséricorde de Dieu. Personne n’est digne d’être enfant de Dieu. Ce n’est pas anodin que la parabole nous présente l’ainé dehors. C’est une invitation à nous qui pensons être dans la maison du père alors que nous sommes dehors, car nous ne le servons pas comme des fils, mais des salariés et refusons de partager la joie de Notre Père avec les autres. Le père l’invite à entrer. Acceptera-t-il cette invitation ? le texte ne nous le dit pas. C’est la même invitation que Dieu vous adresse aujourd’hui. Veux-tu entrer dans sa joie et te réjouir avec ton frère ou ta sœur qui a comme toi reçu la grâce de Dieu ? Si ta réponse est oui, repens-toi et réjouis-toi !

Amen !

Par Pasteur proposant GUIDEME Gabriel

BP 42 Bafoussam( Cameroun)

Tel. +237 677 31 96 74

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