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L'Ancien d'Eglise: Un citoyen modèle

L'ANCIEN D'EGLISE, UN CITOYEN MODELE

Sous-thème : L’ANCIEN D’EGLISE UN CITOYEN MODELE

Par GUIDEME Gabriel, Pasteur proposant

 

 

 

 

 

 

 

Plan de l’exposé      

Introduction

  1. La responsabilité civique de l’Ancien d’Eglise
  2. L’Ancien, la protection et la préservation de l’environnement Gn 3 : 15
  3. L’Ancien et son engagement politique

Conclusion

 

 

 

 

 

 

 

Introduction

Comme chrétien, l’Ancien d’Eglise est le sel de la terre et la lumière du monde. De ce point de vue, sa vie, ses œuvres et son engagement social tout azimut participent à donner la saveur au monde et à l’environnement dans lequel il vit et à l’illuminer de la lumière du Christ qu’il porte en lui. Christ, en invitant ses disciples à ne pas cacher leur lampe sous la table et à ne pas laisser leur sel perdre sa saveur, il les invite à entrainer dans leur marche et leur vie les autres dans leur dynamique. Si cette responsabilité incombe à tous les chrétiens et chrétiennes, elle l’est d’autant plus pour les anciens et anciennes d’Eglise que vous êtes en tant autorité investit de la confiance du peuple et du Seigneur Jésus, maître de la mission et de la moisson. C’est dans cette perspective que s’inscrit ce module de votre formation sur la vie sociale de l’Ancien d’Eglise. Nous examinerons tour à tour les responsabilités civiques de l’Ancien d’Eglise, sa responsabilité en matière de la protection et de la préservation de l’environnement et enfin son engagement politique. Nous ne pouvons prétendre analyser et apporter les réponses qu’il faut à cette vaste problématique qui est d’autant plus complexe, mais nous proposons juste quelques pistes et perspectives à cette thématique.

  1. La responsabilité sociale de l’Ancien d’Eglise

Dans une intervention du Pasteur Richard Gelin, la responsabilité sociale de l’Eglise et du chrétien se décline en trois dimensions. Avant de les examiner, notons que selon l’Evangile notre amour pour Dieu se mesure et s’exprime dans l’amour du prochain. Cet amour inconditionné et sans discrimination est le signe distinctif des enfants de Dieu. L’Eglise comme assemblée de ceux et celles qui sont appelés et ont répondus à l’appel de Dieu pour sortir du monde est venir à sa rencontre doit être le lieu et l’alternative où chaque homme et femme trouve ce que la société avec ses normes d’intérêts, d’intrigue, de discrimination ne lui donne pas. A judas qui était agacé de voir la femme verser un parfum de grand prix sur les pieds de Jésus, Jésus répond que les « pauvres sont toujours avec eux ». l’Eglise qui manifeste la vitalité de l’Evangile est une Eglise pour les pauvres et avec les pauvres. Pour les pauvres, parce qu’elle rassemble ceux et celles qui sont dans le besoin des grâces et faveur de Dieu et se savent incapable de se suffire eux-mêmes. Eglise avec les pauvres, parce qu’elle vit avec les pauvres et les intègre sans discrimination, sans mépris, sans hiérarchisation et catégorisation et les accueille tous dans leur dignité d’enfants de Dieu. Comme responsable de la vie de l’Eglise au premier chef la responsabilité sociale des anciens d’Eglise et par ricochet de l’Eglise est :

  • D’abord une action portée en faveur des pauvres, des démunis, des laissé-pour-compte. Elle consiste en toute action diaconale portée vers les personnes nécessiteuses. Cependant, cette dimension caritative de l’action sociale de l’Eglise est aussi assurée par les organismes humanitaires. En dehors de la monétisation qui distingue l’action de l’Eglise vers les pauvres, l’autre aspect de cette action est le témoignage.
  • Le témoignage des chrétiens et de l’Eglise comme action sociale de l’Eglise. Ainsi on ne peut pas détacher la question de ce que l’Église fait de celle de ce que l’Église est. La communauté chrétienne doit s’interroger à propos de la place des pauvres en son sein. Représente-t-elle encore aujourd’hui une alternative de reconnaissance et d’intégration? L’attention évangélique aux pauvres, suppose leur reconnaître la place pleine que Dieu leur a préparée dans son Église. L’action sociale, comme geste caritatif envers les plus démunis, peut maquiller un échec. Une Église peut avoir une action sociale extérieure efficace et utile mais maintenir en son sein les hiérarchies ayant cours dans la société. L’Église est indispensable à la cité en étant vraiment Église. La ville a socialement besoin de lieux où des hommes prient; de lieux où des hommes s’arrachent à l’obsession de la rentabilité; de lieux où la gratuité a encore du sens.
  • La troisième dimension de l’action sociale de l’Eglise est celle de la justice. La transformation sociale chrétienne manifeste ce souci de justice. Dom Elder Camara disait: «tant que je donne du pain aux pauvres, tout le monde m’admire et me félicite. Quand je demande pourquoi il y a des gens qui ont faim, on me traite de dangereux gauchiste et de marxiste insidieux!». Il est si tentant d’oublier les parole sévères de Jésus: «Malheur à vous, pharisiens, vous négligez la justice et l’amour de Dieu» (Lc 11.42), «vous faites de longues prières et vous dévorez les maisons de veuves» (Lc 20.47).
  1. La responsabilité civique de l’Ancien

Romains 13 invite les chrétiens à la soumission à l’autorité civile, administrative et politique et donc aux lois de la cité. Elles participent à l’équité. Un ancien d’Eglise doit à cet effet accomplir ses devoirs civiques dont voici quelques uns :

  • Les citoyens doivent respecter la loi et s’efforcer, grâce à une attitude civique, de la faire respecter. Pour ce faire, il ne doit pas ignorer les lois de son pays.
  • Par leurs contributions fiscales, les citoyens doivent participer au financement des charges supportées par l’État au bénéfice de la communauté nationale. De ce point de vue l’ancien d’Eglise doit payer ses impôts, ses taxes et ceci sans fraude ni falsification.
  • les citoyens doivent participer à la défense du pays, en temps de guerre, mais aussi en temps de paix. Ceci est la manifestation de sa ferveur patriotique, s’opposer à tous ceux qui veulent déstabiliser son pays et défendre les intérêts et la cause de son pays en toute circonstance pourvu qu’il ne se compromet pas.
  1. L’Ancien, la protection et la préservation de l’environnement Gn 3 : 15

Reprenons intégralement ce qu’Emmanuel TODJONG écrit dans un article de La ligue pour la Lecture Biblique et qui est valable pour vous en tant que Ancien d’Eglise.

Dieu attend des hommes qu’ils exercent autorité et intendance sur la création. Être intendant, c’est entretenir avec soin, protéger, et préserver Sa création. Cette responsabilité est une question d’urgence lorsque nous jetons les yeux sur la détérioration de la Création : dégradation des sols ; déforestation ; extinction des espèces ; dégradation de la qualité de l’eau ; contamination toxique globale ; impacts sur l’atmosphère de la planète ; déprédation humaine et culturelle. La détérioration de la terre est une offense, non seulement envers Dieu, mais envers les êtres humains également. « À l’Éternel la terre, et ce qu’elle renferme » (Ps 24:1). Dans une large mesure, notre bien-être est dépendant de la santé de notre environnement. Nous voyons déjà que le Cameroun et l’Afrique doivent faire face aux problèmes de la sécheresse, de la famine et du changement climatique.

Le dessein de Dieu en Christ est de guérir et amener à la plénitude de vie, non seulement les hommes, mais la totalité de l’ordre créé. « Car Dieu a voulu que toute plénitude habitât en lui... [et] par lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix » (Col 1:17-20) En tant que chrétiens, nous devrions prendre très sérieusement notre mandat de bonne intendance par une gestion réfléchie, évitant des solutions faciles sur le court terme qui ne conduisent qu’à des désastres sur le long terme. Une gestion réfléchie engage :

1) L’entretien préventif : créer une conscience du danger causée par des environnements dégradés, s’abstenir de libérer intentionnellement des produits chimiques toxiques à long terme

2) L’entretien raisonné : minimiser les rejets ; recyclage et nettoyage des déchets ; reforestation. De telles mesures ouvrent les portes pour l’introduction de la Bonne Nouvelle au Cameroun.

  1. L’Ancien et son engagement politique

 La politique renvoie à la gestion de la cité ou des affaires de la cité. C’est le devoir et la responsabilité du chrétien de participer aux affaires de la cité. Si Platon en tant que philosophe estime que le philosophe est plus apte à gérer la cité parce qu’il est éclairé par la sagesse humaine à combien plus forte raison ne devrait l’être le chrétien qui est illuminé par la sagesse divine ?

  • L’engagement politique du chrétien est mu par l’amour de Dieu et du prochain. Et sur ce fait, son action politique participe à rendre cet amour concret. Exemple de la parabole du bon samaritain qui amène à poser des actes politiques fondamentales : augmenter des centres de soin de santé pour prendre les malades en charge sur place ; mettre en place un service d’urgence (sapeur pompier, SAMU) pour secourir d’éventuels blessés et sinistrés(les rendre proche des populations) ; il faut aussi réfléchir commet faire pour rendre cette route plus sûr(l’état de la route, la qualité des ouvrages ; l’éclairage publique, etc.) ;comment faire pour réduire la délinquance à sa plus simple expression.
  • Le chrétien intervient aussi dans le domaine éthique et technique. L’éthique concerne ici les principes fondamentaux qui donnent à une pratique ses finalités et ses grandes orientations. L’aspect technique concernera la mise en œuvre concrète, les moyens choisis pour parvenir à ces objectifs.

Voici quelques lignes directrices en dehors desquelles on ne peut imaginer un engagement politique du chrétien :

  • La valeur absolue de la personne humaine. L’homme est la finalité de toute politique et non les lois de l’histoire, l’économie ou même la majorité. Parce que Dieu aime l’homme.
  • L’attention particulière aux petits et aux pauvres.
  • a recherche de la justice. Car elle est le minimum de l’amour et qu’elle est une nécessité dès que la relation cesse d’être entre deux personnes. Tout l’Ancien Testament ne cesse de proclamer son importance.
  • La solidarité humaine. Tous les êtres humains sont créés à l’image de Dieu, d’où leur égale dignité.. Ce qui veut dire que toute distinction de race, de classe, de langue ou de nation est second. Les communautés humaines particulières, légitimes et nécessaires, ne doivent jamais avoir le dernier mot.
  • Le réalisme. Ce que le chrétien est appelé à rechercher dans le domaine politique, c’est le bien d’une communauté humaine concrète, pas le Royaume.

Conclusion

L’ancien est un citoyen modèle se défini dans son engagement social, politique, civique et environnemental. En toute circonstance et dans tous les domaines, le chrétien doit rechercher la gloire de Dieu.

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