MENER UNE VIE EQUILIBREE

JOUR N° 39 : MENER UNE VIE ÉQUILIBRÉE

JOUR N° 39 : MENER UNE VIE ÉQUILIBRÉE

Bien-aimé en Jésus, je suis particulièrement heureux de conduire l’enseignement de ce jour qui est d’une portée très capitale pour moi. L’importance de cet enseignement se situe à trois niveaux. Premièrement, je me sens privilégié de conduire, à proprement parler, le dernier enseignement de cette série de 40 jours. En effet, demain nous aurons juste un moment d’Action de grâce et de partage. Deuxièmement, le 39e jour ou du moins le chiffre 39 est d’une grande signification en cette période pascale. 39 correspond au nombre de coups que Jésus a subis injustement, puisqu’il n’a pas fait quelque chose de mal, mais aussi justement, parce qu’il l’a subit pour nous et à cause de nous.  La troisième raison est que le thème de  ce jour correspond à ma vision et au but que je poursuis dans mon ministère. Il s’agit d’amener chaque chrétien à avoir une foi équilibrée pour faire face aux mutations du temps et à tous les vents de doctrine. C’est ce que j’ai défendu à la fin de ma formation à Ndoungué sous le thème : croire et comprendre. Les textes proposés par l’auteur du manuel nous conduisent donc à comprendre les menaces à notre équilibre spirituel et sonnent comme des avertissements qui nous sont adressés. Cependant, l’auteur ne nous présente pas clairement ces menaces ainsi que la conduite à tenir pour faire face à ces menaces. Nous ne prétendons pas répertorier ici toutes les menaces à l’équilibre de la vie du chrétien. Nous envisageons cependant examiner quelques-unes et proposer comment nous pouvons y faire face afin de garder notre équilibre dans notre marche à la suite de Jésus-Christ, notre maître. Ce thème, comme Rick Warren l’a si bien souligné, se présente comme la synthèse de quatre objectifs voire de la démarche qu’il propose dans le manuel que nous étudions. Ainsi, les menaces à l’équilibre de notre vie et les moyens d’y répondre efficacement correspondent à ces objectifs et à cette démarche.

 

 

  1. I.             Mise en cause de la création et de l’autorité de Dieu sur notre vie

Dans la première partie de notre manuel et en vue d’introduire les objectifs de notre vie, Rick Warren nous a fait prendre conscience que nous ne sommes pas un produit du hasard. Nous l’œuvre d’un créateur qui nous a formés à son image et à sa ressemblance. Plusieurs doctrines, dont l’évolutionnisme mettent en cause la création et soutiennent que nous sommes le produit du hasard. Ces théories sont d’une extrême cohérence qu’elles parviennent à nous faire douter de notre conviction fondamentale. Selon ces théories, ce sont ls plus forts qui subsistent au détriment des plus faibles. Ainsi, la maxime selon laquelle » la raison du plus fort est toujours la meilleure » se vérifie. Cependant, cette conception de la vie est totalement opposée à la volonté du créateur qui prend soin du faible comme du fort. Notre Seigneur et sauveur Jésus a basé son ministère en faveur des faibles, des exclus. Il a brisé les barrières sociales, rituelles et les exclusions diverses. Croire à l’évolutionnisme, c’est prêter allégeance aux injustices, aux exclusions, au désordre.

         Savoir que nous sommes créés, c’est aussi reconnaître que nous ne sommes pas le centre du monde, ni autorisé à faire quoi que ce soit. Il y a un créateur qui nous a placés à l’endroit où nous sommes pour accomplir son dessein et par conséquent, nous avons des comptes à lui rendre. Croire à la création, c’est savoir que tout commence par Dieu. Pour réussir dans notre vie, nous devrons nous référer à la notice que le créateur a établie pour une meilleure gestion de notre vie.

         Il faut aussi noter que l’évolutionnisme conduit au culte du mérite au détriment de la grâce, à une mauvaise conception de liberté humaine qu’on prétend vivre hors de Dieu.

 

 

  1. II.           Le culte du mérite et la fausse conception de la liberté comme menace à l’adoration

Nous entendons par culte du mérite, la mise en valeur et la recherche du mérite en tout et pour toute chose. Nous ne voulons pas nous opposer au mérite. Toutefois, si nous pensons que nous méritons toute chose ou nous pouvons par nos efforts avoir tout ce que nous voulons alors, nous mettrons en cause l’œuvre providentielle de Dieu, la grâce et nous pouvons oublier que nous sommes des êtres limités. Croire que nous méritons toute chose, même celles que nous avons eues au prix de gros efforts, peut nous conduire à oublier nos limites et à nous faire croire nous pouvons tout par nous-mêmes. Cet état d’esprit est la cause de la désaffection religieuse en Europe. Nous pouvons constater les dérives morales et éthiques que cet état d’esprit cause dans ce continent. Aussi faut-il reconnaître que même ce que nous obtenons au bout des efforts, nous l’avons parce que Dieu l’a permis, parce qu’il nous a laissé vivre et nous a donné les forces pour le réaliser. La parabole du riche insensé, en Luc 12 :13-21, est une peinture éloquente de cet état d’esprit et nous révèle que tout est grâce. La pauvreté de notre adoration, la stérilité de notre prière sont l’expression de notre manque de reconnaissance vis-à-vis de Dieu. Regardez comment nous faisons pour dire merci à quelqu’un qui nous a fait du bien et comparez à la manière dont nous adorons et prions Dieu. Y a-t-il des comparaisons à faire ? La science, la technologie, le savoir-faire nous déroutent de l’adoration souvent. Or, il faut reconnaître que cette science, cette technologie et ce savoir-faire sont les produits de la grâce divine. À un enterrement, j’ai suivi un membre de la famille faire l’éloge de la médecine qui a maintenu en vie son proche décédé plus qu’il n’espérait. Dans son propos, il n’a pas fait mention de Dieu et pourtant il a invité l’Église faire un culte. Comment expliquez-vous cela. En effet, beaucoup, la vie nous appartient et la mort est la chose de Dieu. La Bible ne nous dit-elle que Dieu est le Dieu des vivants puisqu’il est vivant ?

Cependant, reconnaître que nous avons tout par Dieu ne doit pas nous conduire au fatalisme. Dieu respecte notre liberté. C’est pourquoi croire en Dieu et se laisser dirigé par lui, c’est accepter et reconnaître notre liberté et notre responsabilité. Nous sommes responsables de nos choix et de nos actes. Le méchant réussit à faire sa méchanceté parce qu’il est libre. Le juste ^peut subir la méchanceté du méchant et Dieu le soutien. 

 

  1. III.          Fausse conception de la toute-puissance de Dieu

Dieu est tout-puissant, nul ne s’en doute. Mais comment cette toute-puissance se manifeste-t-elle ? Comment comprendre la toute-puissance de Dieu face aux exactions et aux différents génocides qu’à connus l’humanité ? La Shoa ou l’Auswitsch, le génocide rwandais, le tsunami, les tremblements de terre qui ont fait des milliers et des milliers des morts ? Comment comprendre que Dieu est tout puissant lorsque nous contemplons le Christ, Dieu sur la croix gémissant et pleurant la douleur que lui inflige l’humanité ? C’est inconcevable, irraisonnable et incompréhensible ! La toute-puissance de Dieu se manifeste dans sa faiblesse. Dieu n’est pas puissant selon la conception humaine. Pour nous, être puissant c’est être capable d’écraser, de se rendre justice soi-même, d’arracher à l’autre ce qu’il possède, de priver l’autre de sa liberté. La puissance de Dieu se manifeste dans on pouvoir créateur, vivificateur, régénérateur, et surtout dans son amour et sa kénose. Qui est capable de devenir un bébé parmi vous ? Qui peut pardonner un meurtrier qui a décimé tous les membres de sa famille ? Qui peut pardonner celui qui vous a arraché votre femme ou votre mari, pas celui ou celle que vous voulez vous en débarrasser ? Seul Dieu est capable d’aimer à ce niveau et de pardonner son pire ennemi. Je vous invite à la conférence de mercredi pour d’amples développements sur la puissance de Dieu qui se manifeste dans sa faiblesse. Vous comprendrez que vous n’êtes pas différent de Nietzsche qui a déclaré la mort de Dieu.

  1. IV.         Confusion entre foi et sentiment

La fausse conception de la Toute-puissance de Dieu conduit à la confusion entre foi et sentiment. Il faut préciser que la foi n’annule pas totalement le doute, ni l’incertitude encore moins le désespoir, mais elle les surmonte par la confiance. Le doute, l’incertitude et le désespoir sont inhérents à la condition humaine. La foi ne nous divinise pas comme le prétendent certaines personnes. D'ailleurs, cette conception de la foi est une stratégie du malin pour conduire les hommes soit à l’orgueil, la suffisance soit à l’apostasie. En effet, celui qui prétend être à l’abri du doute, de l’incertitude ou dfu d’espoir pense être au-dessus des autres et pense qu’il n’a pas besoin de certains soins comme les enseignements, les exhortations et la communion fraternelle pour raviver sa foi. Du coup cette attitude l’expose à l’orgueil et l’atrophie spirituelle. Nul ne se suffit n’a atteint le but. Nous sommes tous en train de courir en regardant le but. Sur notre parcours des embûches, des obstacles peuvent se dresser jusqu’à remettre en cause notre capacité d’arriver. Parfois, nous sommes tentés d’abandonner la course. Parce que nous croyons et avons confiance en celui qui nous a mis en route et qui nous accompagne dans la course, nous persévérons et continuons. Il y a des situations qui peuvent nous amen à douter de la présence de Dieu, des situations où semble être éloigné de nous, des situations qui peuvent nous amener à penser jeter l’éponge. Ce n’est pas une mauvaise chose, ce n’est pas un péché. Nous sommes en train de réaliser notre humanité et notre finitude. Ce qui est mauvais c’est renoncer à notre foi, c’est de laisser conduire par le désespoir et donner une place au malin qui a des propositions concrètes et instantanées à nous faire. Face au doute et à l’incertitude, face au d’espoir et à l’inquiétude, nous devrons nous confier au Seigneur qui nous appelé. Seigneur, viens au secours de mon incrédulité, augmente ma foi ! On ne peut réaliser l’absence d’une chose que si nous avons la certitude qu’elle existe. De même, si nous avons le sentiment que Dieu est loin de nous, cela veut dire en effet que nous croyons qu’il est proche de nous. Chaque fois que vous pensez ou que vous avez le sentiment de l’absence de Dieu, dites-vous c’est parce qu’il est là que je peux penser ainsi. Il y avait un Bédouin qui dans sa marche solitaire au désert suivait les empreintes d’un être indivisible qui le suivait. Il se disait que c’est Dieu. À un moment de la marche, l’empreinte a disparu ; il n’y avait que les siennes. Il a commencé à paniquer. Face un monstre qui a surgi, il s’est senti investi d’un courage et d’une force extraordinaire et a vaincu ce monstre. Il a conclu que le sentiment de la disparition de son protecteur signifie qu’il s’est associé à lui. Nous aussi, sachons que lorsque nous avons le sentiment que Dieu s’est éloigné de nous, cela veut dire qu’il est en nous. Seule une foi fondée sur une conviction et non un sentiment peut nous permettre de braver les épreuves.

  1. V.          Conformisme, syncrétisme et démonstration

L’un des défis majeurs à notre équilibre spirituel est le conformisme et le syncrétisme. En effet, la contextualisation ou l’adaptation du chrétien au signe du temps ou à son époque ne doit pas conduire au conformisme ni au syncrétisme négatif. Le conformisme se manifeste dans notre pratique quotidienne de la foi et dans nos cultes. Nous nous laissons entrainer naïvement sans réflexion profonde par ce que nous regardons à la télé ou par ce que nos voisins font. Il est vrai que c’est au contact de l’autre que nous arrivons à nous améliorer, mais il faut, en matière de pratique chrétienne, trouver des raisons théologiques. Par exemple, nous sommes tentés de demander aux pasteurs de faire une prière en faveur des proches morts. Ce qui n’est pas justifiable théologiquement. En effet, c’est l’influence du catholicisme. Nous sommes aussi tentés de penser que par nos cris et nos gesticulations nous pouvons toucher le cœur de Dieu. Ce qui est faux ! Dieu veut notre foi, qui ne peut être traduite par des gesticulations, même si les gesticulations ne peuvent annuler la foi. C’est ici l’influence du pentecôtisme. Nous avons besoin de copier ce que font les autres, mais il faut qu’il ait des raisons bibliques valables. Nous sommes tentés de chercher à être baptisés dans un fleuve et prétendons que le baptême par aspersion n’est pas valable. C’est une fausse compréhension du baptême. Le baptême est un sacrement, c’est-à-dire un signe visible de la grâce de Dieu. Il symbolise notre mort au péché et notre résurrection dans une nouvelle vie avec le Christ. L’eau est ici le symbole de la purification et ne peut être ce qui purifie. La quantité d’eau et le lieu ont peu d’importance. C’est la foi avec laquelle on le reçoit ainsi le Saint-Esprit invoqué et la parole prononcée qui donne au baptême sa valeur. Il est administré au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et non au nom de Jésus seulement. Personne ne peut être baptisé comme Jésus, ni même ceux qui furent baptisés le même jour que lui. Car, dans un fleuve l’eau coule et ne s’arrête. La consécration pastorale est symbole de la transmission de l’onction apostolique. Tout le monde ne peut baptiser, seul celui qui est consacré, c’est-à-dire celui qui a reçu l’onction spéciale des apôtres.

         Hier le pasteur faisait aux chants populaires que nous chantons sans comprendre son sens. C’est le fruit du conformisme. Ehéééééé Ahààààà, en ce moment, c’est Jésus qui règne… Nous acceptons le règne de Dieu uniquement dans ces quatre murs, mais en dehors, il ne règne plus. C’est grave !

         Le syncrétisme se manifeste par la pratique de deux religions à la fois ou de deux tendances à la fois. Ici, nous sommes champions. Des chrétiens marabouts, nous en avons Agogo. Des évangéliques pentecôtistes, c’est grave. Beaucoup n’arrivent pas à décliner leur véritable identité. Des chrétiennes chauves-souris !

 

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