PROGRAMME D’ENSEIGNEMENT, D’ÉDIFICATION, DE PRIERE ET DE JEUNE DU MOIS D’OCTOBRE 2016
THÈME : DES FEMMES ET DES HOMMES PORTEURS DE VIE ET D’ESPÉRANCE
Jour 26 : Esdras, le réformateur
Introduction
L’étude de la vie de quelques personnages bibliques que nous avons engagés depuis le début de ce programme d’édification vise à faire de chacun et de chacune de nous des hommes et des femmes porteurs de vie et d’espérance. Il ne s’agit pas pour nous de faire des biographies juste pour nous instruire ou nous informer, mais de trouver dans la vie de ces hommes et femmes des éléments nécessaires pour nous permettre de tenir ferme dans notre foi et notre espérance en Jésus, mais aussi de nous amener comme certains d’entre eux à transmettre dans notre environnement cette foi et cet espérance. Esdras qui fera l’objet de notre enseignement de ce jour participe de ce but selon qu’il est écrit : « Car tout ce qui a été écrit auparavant a été écrit pour notre instruction ; afin que, par la constance et par la consolation des Ecritures, nous ayons l'espérance. » Dans cette perspective notre démarche consistera à examiner dans la vie d’Esdras les éléments qui nous aideront dans notre marche quotidienne avec Jésus, ceux qui nous éclaireront sur notre responsabilité en tant que chrétien et communauté chrétienne.
Esdras signifie, « aide », « celui qui aide » (Michael Hardt) ou encore « il entourait, protégeait et secourait » (Infobible, Esdras, s.d.). Il est un scribe et un sacrificateur fils de Seraja, descendant d’Aaron (7 : 1-5), le premier sacrificateur. Tant il est vrai qu’à Babylone il n’a pas eu le privilège d’exercer son ministère de sacrificateur faute de temple, il s’investit à l’étude, la pratique et l’enseignement de la parole de Dieu.. Il fut un scribe diligent (exerce son travail avec zèle et empressement. Il est l’instigateur d’un grand réveil spirituel et d’une réforme profonde de la religion juive après son corruption de suite de l’exil. Son ministère à la tête du peuple qui rentre d’exil intervient 80 ans après le premier retour décrété par Cyrus sous la conduite de Zorobabel, c’est ce que nous relate les six premiers chapitres du livre d’Esdras. Nous retiendrons de cette partie que Dieu accomplit toujours ses promesses (Es. 44 : 24, 28 ; Es. 45 : 1-5 ; Jer. 25 : 11-12 ; Jer. 29 : 10-14 ; Es. 1 : 1-4) et pour le faire, il peut utiliser qui il veut (Prov. : 1). Puisque notre étude porte sur le personnage d’Esdras plutôt que sur son livre, nous allons parcourir la vie de ce serviteur de l’Eternel et leader pour en dégager les leçons pour nous aujourd’hui. Notons d’entrée de jeu qu’on trouve le récit de la vie et des œuvres d’Esdras dans les quatre derniers chapitres du livre qui porte son nom( 7-10) et dans le livre de Néhémie( 8 : 1-8 et 12 : 31-36). Nous examinerons les qualités d’Esdras, ses réformes et les leçons pour nous aujourd’hui.
- LES QUALITES D’ESDRAS
Il s’agit de relever ici les qualités qui ont participé au succès de son ministère et de sa mission de réveil spirituel.
- Un homme réputé
Il est issu d’une famille connue et descendante de grandes personnes qui ont marqué leur temps et leur génération (Eléazar, Aaron). Ce n’est pas un hasard si la Bible fait remonter sa généalogie jusqu’aux douze générations. C’est pour marquer l’importance de celui qu’elle veut nous présenter. Cela est d’autant plus important dans la période post exilique où des imposteurs s’arrogent le titre de sacrificateur alors que ce n’est pas vrai. Il est aussi réputé quand à la qualité de son travail en tant que scribe. L’Ecriture nous dit qu’il est « versé dans la loi de Moïse ». Les scribes avaient pour rôle de copier les livres de l’AT et par conséquent ils avaient une bonne connaissance des Ecritures et l’enseignaient. Esdras va plus loin, il est « versé » dans la loi de l’Eternel. Le roi Artazerzes l’appelait spécialiste des lois et commandements donné par l’Eternel à Israël (v. 11, BFC). Sa réputation tient aussi du fait qu’il avait de bonnes grâces du roi Perse qui lui accordait « tout ce qu’il lui demandait ». Quelle estime ! Quel privilège ! la réputation d’Esdras à travers sa généalogie, sa qualité d’un scribe spécial et la bienveillance du roi nécessite de faire une précision. En effet, on peut être issu d’une famille noble, être compétent dans notre travail et avoir la faveur du roi, sans être qualifié à porter une mission divine et réformer un système en décrépitude. Ce qui nourrit cette réputation chez Esdras est le fait que « la main de l’Eternel était sur lui ». D’où vient ta réputation ? t’en sers-tu pour servir l’Eternel ? que fais-tu du privilège que tu as d’être écouté par les décideurs politiques et administratives de ta nation, de ta cité et de ton administration ? Nous savons que tout le monde ne peut pas avoir une telle réputation. Cela ne nous disqualifie pas à accomplir une grande mission à la gloire de Dieu et à participer au réveil spirituel de ta cité, ta nation, ton Eglise ou ta famille. Le plus important est de savoir si Dieu te connais et s’il porte sa main sur toi, s’il approuve tes voies. Notre fierté et notre joie ne doit pas venir des exploits que nous accomplissons et de notre réputation, mais du fait que notre nom est inscrit dans le ciel ( Luc 10 : 20)
- Un homme résolu
Au verset 10 du chapitre 7, nous lisons qu’Esdras « avait appliqué son cœur à étudier et à mettre en pratique la loi de l’Eternel, et à enseigner au milieu d’Israël les lois et les ordonnances ». Ce verset nous montre la détermination d’Esdras dans l’étude, l’obéissance et l’enseignement de la parole de Dieu. Esdras n’a pas appris la Parole de Dieu à partir d’une quelconque révélation, sa connaissance biblique ne se limité pas à quelques éléments glannés ça et là, mais le résultat d’une étude minutieuse de la Parole de Dieu. Il avait appliqué son cœur à l’étude de la Parole de Dieu. Il était déterminé, résolu, engagé à cela. Les chrétiens ne devraient-ils pas apprendre de la détermination d’Esdras dans ce domaine ? Nous avons la connaissance de la Parole de Dieu à travers des sermons, des enseignements, mais ces connaissances sont insuffisantes et nous demeurons dans l’ignorance. Ne devrons-nous pas étudier nous-mêmes la Parole de Dieu pour sortir de notre ignorance ?
Esdras était non seulement à étudier la Parole de Dieu, mais aussi à la mettre en pratique. Il faut une détermination, une décision ferme pour pouvoir mettre la Parole de Dieu en pratique, car elle est « souvent dure ». Sommes-nous déterminés à mettre la parole de Dieu en pratique ? Ne nous limitons-nous pas uniquement à l’écouter ou à l’étudier ? Le but de l’étude de la Parole de Dieu ce n’est pas pour exhiber ses connaissances ou mémoriser uniquement, mais la mettre en pratique.
Esdras ne s’est pas limité à étudier, mettre en pratique la Parole de Dieu, mais il s’est aussi résolu de l’enseigner. On ne peut enseigner que si on apprend et on applique. Esdras enseignait le peuple tout entier. Ce ne sera pas le cas pour chacun de nous. Mais nous pouvons enseigner à divers niveau : en famille, entre ami, au travail, au marché, au champ, dans une chorale ou une association et dans une église. La règle est que si nous avons appris quelque chose c’est pour la partager. Si nous enseignons nous serons aussi obligés d’augmenter notre étude et cela va approfondir notre connaissance de la Parole. Celui qui veut approfondir ses connaissances de la Parole de Dieu doit enseigner. Enseigner nous exige aussi la mise en pratique de la Parole de Dieu. Saint Augustin disait que le prédicateur est le premier auditeur de son message.
- Un homme révérencieux
Nous voulons relever ici la reconnaissance d’Esdras. Le roi accorda à Esdras tout ce qu’il lui avait demandé et la lettre du roi ( 7 : 11-26) le démontre à souhait. Voici ce que le roi ordonne dans sa lettre : 1) tous les juifs qui désirent rentrer le pouvaient ; 2) Esdras devraient inspecter Juda et Jérusalem selon les lois de Dieu ; 3) Esdras devraient porter l’argent et l’or offert par le roi Perse ainsi que les offrandes volontaires du peuple pour le temple. 4)Il devrait l’utiliser pour acheter le nécessaire pour les holocaustes, il s’engage à payer de son trésor les frais supplémentaires, les dirigeants de Juda devraient s’occuper du Peuple ; 5) Esdras devrait enseigner la loi de Dieu pour qu’elle soit observée ; 6) ceux qui n’observerons pas la loi de Dieu et du roi seront mis à mort, bannis du peuple, amandés ou mis en prison. La réaction d’Esdras à la bienveillance du roi est étonnante pour beaucoup d’entre nous. Lisons les vv. 27 et 28 « Béni soit l'Eternel, Dieu de nos pères, qui a mis ainsi au cœur du roi d'honorer la maison de l'Eternel à Jérusalem, et m'a fait obtenir la bienveillance du roi, de ses conseillers et de tous les princes puissants du roi ! Et je me fortifiai, la main de l'Eternel mon Dieu étant sur moi, et je rassemblai d'Israël des chefs pour monter avec moi. » après avoir reçu tous ces privilèges de la part du roi, la première pensée d’Esdras est de remercier Dieu, de l’honorer, de lui rendre grâce. A sa place nous aurions peut-être dit : « la chance nous a souris » ; « j’ai été très convaincant quand j’ai parlé au roi, mes arguments étaient forts » ; ou bien « le roi était de bonne humeur quand nous lui avons posé nos demandes », ou encore « je me suis levé du bon pied » etc. Esdras nous apprend à reconnaître la main de Dieu dans toutes les grâces que nous recevons et à le lui exprimer en parole et en acte.
- LES REFORME D’ESDRAS
Les réformes entreprises par Esdras s’inscrivent dans la dynamique du retour du peuple de Dieu en terre sainte. Si l’entrée au temps de Josué était une conquête militaire, avec Esdras, la conquête est spirituelle. Nous évoquerons quelques points essentiels dans la marche du peuple d’Israël en direction de Canaan qui traduisent ces réformes.
- Nécessité des lévites et jeûne
En marche vers Canaan, Esdras et le peuple s’arrêtent en Chemin au bord du fleuve Ahava pour faire le point. Esdras constate qu’il manque des lévites, ceux sont habilités à servir le peuple et à exercer les fonctions sacerdotales. Le Seigneur Jésus ne dit-il pas que la moisson est grande, mais il y a peu d’ouvrier ? Toute réforme spirituelle, tout réveil véritable commence par l’augmentation du nombre d’ouvrier, l’encouragement de vocation et la réponse à l’appel de Dieu. Que faisons-nous au quotidien en tant que Eglise our susciter des vocations ? Sommes prêts à répondre à l’appel du Seigneur. Remarquons que la responsabilité d’aller chercher les lévites a été confiée aux chefs, aux dirigeants. Ces lévites (38) qui ont été appelés n’avaient pas accepté de rentrer au départ, mais encouragés par les chefs, ils se sont joints aux autres. La crise de vocation n’est-elle pas du au manque d’encouragement ? Ensuite le deuxième acte que pose Esdras avant de se mettre en route de publier une journée de jeûne afin de se remettre sous la protection divine. Pourtant, le roi avait accordé une escorte militaire aux juifs. Pour Esdras, Dieu le vrai protecteur. Ne sommes-nous interpellés ? Finalement Esdras confie l’argent et l’or, et les vases pour la maison de Dieu, à douze des principaux sacrificateurs, et leur donne instruction de veiller sur ces trésors. Ils le font fidèlement. Tout est pesé et compté, et il est bon de voir qu’à l’arrivée tout est justifié, rien ne manque. Qu’il puisse en être ainsi en rapport avec ce que le Seigneur nous a confié, soit dans le domaine matériel soit dans le domaine spirituel (1 Timothée 6:20). Sommes-nous digne de confiance ? faire des comptes claires, est-ce un manque de confiance ? Et Dieu les protégea( 8 : 31). Si nous comptons sur la protection divine nous n’aurons aucune embûche sur notre chemin.
- Dénoncer le péché et se repentir
Esdras est abattu, attristé de savoir que la Parole de Dieu qu’il était appelé d’enseigner était bafouée, piétinée par ceux qui étaient déjà établis dans la terre sainte. Ces gens s’étaient mariés avec les cananéennes contre la loi de Dieu ( Deut.7 : 1-6). Il déchira son vêtement, arracha ses cheveux et s’assis au sol en signe de déception et de tristesse. A l’heure de l’offrande du soir, il invoqua le pardon de Dieu pour le péché du peuple et non pour l’accuser comme on le ferait peut-être ( 9 : 515). Souvent ceux qui sont déjà établis vivent dans la compromission et se plaisent sans que personne ne prenne conscience de les interpeller et d’invoquer le pardon de Dieu. Ceci est entretenu par le manque d’enseignement de la parole de Dieu dans son authenticité. Si la Parole est connue dans toute sa vérité, elle fait éclater au grand jour nos péchés et invite à la repentance.
En lisant la prière d’Esdras, on a le sentiment que ce qui le désolait le plus était que ceux qui avaient ainsi péché étaient ceux qui avaient tout spécialement expérimenté la grâce de Dieu. Dieu les avait ramenés à Jérusalem, leur avait accordé de l’aide, leur avait donné un temple, un autel et des sacrifices ; et malgré toute cette grâce et cette miséricorde de Dieu, ils L’insultaient de cette manière (Esd. 9:8-11). Le travail de Dieu ne peut pas être fait par un peuple qui se mélange avec le monde. L’assemblée a été appelée « hors de » (‘ecclesia’). Quand l’assemblée chercha la protection du monde (sous Constantin), ce fut le début d’un dangereux mélange (Pergame ; Apoc. 2:12). Aujourd’hui encore, le Seigneur se réjouit en ceux qui Le font passer avant tout, qui « gardent Sa parole » et « ne renient pas Son nom » (Apoc. 3:8). Il ne veut pas un mélange de choses qui n’ont rien en commun (2 Cor. 6:14-18), que ce soit pour le mariage ou pour le reste. Beaucoup d’arguments ont pu être avancés pour se lier aux peuples environnants (pas assez de femmes juives convenables, relations paisibles avec les Cananéens, etc.), mais Dieu l’avait interdit, et l’obéissance est toujours ce qu’il y a de mieux.
Il ne suffit pas de dénoncer, de repentir, mais il faut surtout agir et réparer. Esdras a invité le peuple à faire alliance avec Dieu en décidant de renvoyer les femmes étrangères ( 10 : 3) et d’accomplir leur engagement (10 : 5). Ce qui fut fait. La vrai repentance nécessite la prise de conscience de ses péchés, le regret, la confession, la demande de pardon et enfin la décision de changer. Ne nous limitons-nous pas souvent aux premières étapes ?
Le livre d’Esdras s’achève par la liste des personnes coupables de mariage mixte. Il s’agit en fait des personnes restaurées, celles qui ont pris l’engagement de changer.
- Lecture de la loi (Neh. 8 : 1-8) et dédicace du mur de Jérusalem (Neh 12 : 27ss)
Conclusion
Au terme du parcours de la vie d’Esdras, nous pouvons noter qu’Esdras a été un grand aide pour son peuple : il leur a permis, à ceux qui le voulaient de rentrer chez eux, il a permis au peuple de trouver le nécessaire pour rebâtir le temple et surtout le temple spirituel qu’est notre corps. Il purifié le peuple de tout ce qui le corrompait et le souillait : les femmes étrangères. Elles représentent les idoles, les compromissions avec le monde et les idéologies de notre monde. Il nous apprend que nous devrons nous servir de notre réputation pour servir Dieu. La force de son engagement est traduite dans son application à étudier la bible, la mettre en pratique et l’enseigner. Il nous invite à rendre grâce à Dieu en toute chose et que Dieu peut utiliser n’importe qui pour nous bénir y compris nos ennemis.
Par GUIDEME Gabriel, Pasteur proposant