Comment accueilles-tu Jésus?

Comment accueilles-tu Jésus?

Baf_plateau 7 janvier 2018

Prédication

Texte : Matthieu 2 : 1-12

Comment accueilles-tu Jésus ?

En ce dimanche de l’Épiphanie, l’Église célèbre la manifestation de Jésus aux mages étrangers venus de l’Orient. Cette fête, comme vous le constatez vous-mêmes vient après la nuit de la traversée (Saint Sylvestre) et le jour de l’an avec ses vœux, la joie d’entrer dans une nouvelle année, les débordements, le rêve et désir de voir que cette nouvelle nous apporte ce que nous avons manqué en 2017. Bonne année et que le Seigneur accomplit vos vœux les meilleurs au nom de Jésus !

Le texte qui sous-tend notre message de ce jour est centré évidemment sur la visite des mages venus d’Orient auxquels la tradition a attribué le titre de rois ou rois-mages. Ils étaient chez les Perses et les Mèdes une caste sacerdotale très considérée ; ils formaient le conseil secret des rois, administraient les affaires religieuses et se vouaient à l'étude de la nature, spécialement de l'astronomie. Il y avait, à la cour de Babylone, un ordre de mages, appelés aussi sages, sur lequel fut établi Daniel. (Daniel 2.48) Plus tard, ce nom fut donné en Orient à tous ceux qui s'occupaient d'astrologie, de l'interprétation des songes et généralement des sciences occultes. On peut donc voir dans la quête des mages non seulement l’universalité du salut, mais le fait que l’enfant qui est né, Jésus, est le vrai Seigneur et Sauveur que cherchent à tâtons les autres religions. En plus de ces mages, le roi Hérode est l’un des personnages dont l’attitude à l’écoute de la nouvelle de la naissance de Jésus est particulièrement mise en exergue. Qui est Hérode ? Il est surnommé Le Grand. Fils d’Antipater, il fut le fondateur de la dynastie des Iduméens (édomites) en faisant périr les derniers rejetons de la race asmonéenne des Maccabées. Dès l’âgé de quinze, il obtint de son père le gouvernement de la Galilée. Plus tard, il obtint du sénat sous Antoine le titre du roi des juifs. C’est pourtant trois ans plus tard qu’il put prendre possession de son Royaume. Pour faire asseoir son règne il a fait tuer non seulement sa femme, mais aussi ses deux fils ainsi qu’une foule des juifs de distinction qui faisaient opposition à son gouvernement. Hérode est un criminel, un sanguinaire. En fin, il y a un troisième groupe qui intervient dans ce récit de la manifestation de l’enfant Jésus. Ce sont les principaux sacrificateurs et les scribes. En dehors du souverain sacrificateur qui en fait partie, les principaux sacrificateurs sont des chefs des 24 classes des prêtres. Quant aux scribes, ils sont des écrivains, de savants interprètes de la loi et des Écritures, les juristes et les théologiens du temps.

Ces trois groupes de personnages présentent trois attitudes devant Jésus, trois types de foi, trois façons d’accueillir Jésus qui nous permettront de nous définir nous-mêmes.

Les mages, païens et occultistes croient en Jésus sur la base d’une étoile et viennent à sa rencontre pour lui rendre un culte et lui faire allégeance à travers des dons précieux. Ils ne se sont pas laissés ébranlé dans leur foi quoique petite par quoi que ce soit. Au lieu de trouver le roi, ils rencontrent un tyran usurpateur et criminel. Au lieu de la capitale Jérusalem, ils sont conduits dans un petit village, Bethléhem et là ils trouvent un petit enfant couché dans une crèche. Tout cela ne les décourage ni ne les détourne de leur but. Peu importe pour eux si le roi des juifs n’est pas né à Jérusalem la capitale, ni dans un palais et que ses parents furent de très modeste condition. Ils se prosternent devant ce petit enfant, l’adorent et lui ouvrent tout leur cœur. Quand on ouvre son cœur, on ouvre aussi son trésor. Ces mages sages et détenteurs des sciences de la nature et de la lecture des signes, ont compris que Jésus est le roi et sauveur qu’ils ont besoin. C’est pourquoi ils lui rendent un culte avec tout ce qu’ils sont et tout ce qu’ils ont. Cela ne nous interpelle-t-il pas aujourd’hui chrétiens et chrétiens, qui affirmons suivre Jésus et le servir alors que nous ne l’adorons pas et si oui de bouche. Nos trésors nous les envoyons dans les chefferies, les funérailles, le loisir. Cela ne remet-il pas en cause notre foi ? La leçon de récit pour nous aujourd’hui est que Jésus est souvent présent dans les signes et lieux les moins attendus voire des circonstances inattendues. La foi ne s’attache pas aux détails et à l’apparence, mais à l’essence. Jésus est le Messie qu’importe ce qui l’entoure. Croire en lui, consiste à marcher vers lui contre tout ce qui peut nous décourager (l’hostilité du monde et ses principes, l’indifférence des élites religieuses, la modestie de ceux qui l’invoquent et du cadre d’accueil). Adorer Jésus, c’est aussi lui donner son trésor, même si nous ne savons pas comment cela peut être géré. Ces dons serviront à la survie de la famille pendant l’exil en Egypte.

La deuxième attitude est celle du roi Hérode. Le roi Hérode croit en la prophétie relative au messie, mais sa foi ne le conduit pas à l’adoration. Sa foi et ses investigations aiguisent sa peur et sa méchanceté. Il est troublé parce qu’il craint pour son poste, son autorité, sa réputation. Jérusalem est troublée ave lui, puisqu’on la ville ne sait à quoi elle peut être exposée quand le roi Hérode est en colère. On retiendra de cette attitude d’Hérode que certaines personnes ont la foi, mais pas celle qui sauve. Ils ont la foi qui fait périr. Ils font des recherchent dans la Bible pour la combattre, la tordre et s’en servir pour des fins personnelles et coupables. Ils sont présents dans l’Église et les assemblées pour s’informer et trouver des moyens de l’ébranler, de la détruire, de la faire taire. D’où vient ce qui a mis notre Église en quarantaine ? N’est-ce pas de ceux et celles comme Hérode qui sont dans l’Église soi-disant pour l’adorer ? Heureusement, la suite nous montre que le dessein criminel d’Hérode n’atteindra pas le roi des juifs. De même, rien ne peut détruire l’Église. Toute personne qui cherche à la détruire périra le premier.

Quant aux scribes et les sacrificateurs, ils représentent l’élite des croyants (pasteurs, théologiens, anciens diacres) qui lisent, interprètent et enseignent la parole de Dieu juste pour les autres. Eux sont indifférents : ni chaud ni froid. La naissance du Christ ne suscite ni crainte ni joie. Pas de temps pour le chercher, pour savoir ce qu’il est encore moins pour l’adorer. Ce sont juste des professionnels de la Bible. D’ailleurs d’eux, Jésus a dit qu’ils disent et ne font pas. Ils sont comme des plaques indicatrices qui conduisent bien les autres et n’y vont pas eux-mêmes. Plusieurs chrétiens et élites religieuses sont comme ces scribes. Ils lisent la Bible, prennent part à tous les programmes, sont de bons conseillers, mais ne vivent pas ce qu’ils disent. Une foi intellectuelle qui  ne conduit pas à l’adoration du Dieu vivant est une abomination.

Voici donc trois attitudes que suscite la manifestation de Jésus. Hérode a peur et veut se débarrasser de lui ; les scribes discutent, indifférents et dirigent les autres ; les mages cherchent, se prosternent, adorent Jésus et se donnent entièrement à lui. Toi, quelle est ton attitude ? Jésus veut que nous lui rendions un culte et que nous le servions avec tout ce que nous avons même au creuset des crises et obstacles. Moi je veux l’adorer. Et toi que veux-tu ?

Amen !

Par GUIDEME Gabriel, pasteur proposant

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