De quel esprit êtes-vous animés?

5e Dimanche de Carême, Prédication

5e Dimanche de carême

Prédication

Textes : Romains 8 : 8-13 ;  Luc 9 : 51-56

« Vous ne savez de quel esprit vous êtes animés » dit Jésus à Jean et Jacques encore appelé « les fils de tonnerre », Boanerges. Cette réprimande de Jésus à ses disciples surexcités et vindicatifs, peut-être posés sous forme interrogative à nous aujourd’hui. « Quel est l’esprit qui nous anime, motive nos paroles et nos actions ? Est-ce l’Esprit de Dieu ou l’esprit du malin ? »

Bien-aimés en Christ, nos œuvres, nos paroles et nos pensées manifestent l’esprit qui nous anime. Si nous sommes animés de l’Esprit de Dieu, nos pensées, nos actes et nos paroles seront conforment à la volonté de Dieu et lui rendront gloire. Mais si nous sommes animés par l’Esprit du diable, nous accomplirons les désirs de la chair. Ainsi, nos pensées, nos paroles et nos actes seront celles de la chair et s’opposeront à la volonté de Dieu. « De quel esprit sommes-nous donc animés, au moment où nous franchissons la dernière semaine du temps de carême qui est un temps de prière, de générosité et de jeûne ? » En nous, voyons vivre et agir, en nous entendant parler, peut-on dire que nous sommes animés par l’Esprit de Dieu ? Ou bien, voit-on  dans nos actions et nos paroles les manifestations de l’Esprit du diable ? Nos parles et nos actes peuvent être mues de bonne intentions, mais peuvent provenir d’un mauvais esprit. C’est ce qu’il nous convient d’examiner ici.

         Après son ministère galiléen, Jésus se met en route pour Jérusalem qui, dans l’Évangile de Luc, occupe une place importante. C’est le but de son ministère, atteindre Jérusalem où il sera élevé. C’est par l’élévation humiliante, douloureuse de la croix que Jésus se manifeste même à ses bourreaux comme le Fils de Dieu. Cette élévation de la croix précède et prépare la résurrection et l’ascension. Cependant, ses disciples (péripatétisme), qui nuit et jour sont avec lui, n’ont pas compris sa mission. Ils avaient pour Jésus une ambition purement politique et terrestre. Jésus est pour eux les rejetons de David, qui régnera sur le trône de son père. Ils sont donc impatients de voir Jésus renverser l’occupant romain et prendre les rênes du pouvoir. De ce fait, ils nourrissaient le désir d’occuper autour de Jésus la place des princes, des « bras droits »de Jésus. Cet esprit pouvoiriste et conquérant n’a pu être gardé sécrète longtemps. Les fils de Zébédé ou fils de tonnerre l’ont révélé en demandant à Jésus qu’ils veulent être l’un à sa gauche et l’autre à sa droite. Ils ont utilisé leur mère qui serait la tante de Jésus pour l’influencer. C’est ce que font plusieurs dans notre société aujourd’hui où le népotisme est érigé en règle. Il est courant, voire fréquent, de remarquer que de nos jours plusieurs sont disciples de Jésus, chrétiens ou chrétiens pour rechercher l’élévation terrestre, la prospérité matérielle, la renommée et des prestiges divers. Ils ne sont pas différents des fils de tonnerre. Ces mêmes disciples, Jean et Jacques, ne sont pas à leur première tentation d’étouffer et d’éliminer toute opposition et toute concurrence eventuelle.ils  ont empêché des disciples qui ne faisaient pas équipe avec eux d’opérer des miracles au nom de Jésus. Pour eux, Jésus est à eux et à eux seuls. Ils sont les seules habiletés à utiliser l’autorité de Jésus. Tous ceux et celles qui ne font pas partie de leurs groupes sont à éliminer. Que vous soyez engagés dans le même projet ou que vous vous opposiez à eux, vous êtes à éliminer. C’est dans cette perspective qu’ils demandèrent à Jésus de leur autoriser d’invoquer le feu sur les samaritains qui leur ont refusé l’hospitalité. Ils veulent rééditer ce qui fit le prophète Élie dans cette même localité de la Samarie contre les prophètes de Baal, incapable de démontrer la divinité de leurs idoles (Mont Carmel). Or, les circonstances et les contextes sont différents. Au temps du prophète Élie, nous étions dans une situation de challenge et de défis, et c’était l’époque où la loi autorisée de mettre à mort les auteurs de certains crimes et fautes. Or, Jésus est venu s’opposer à la loi du talion et proposer la paix, la réconciliation et laisser le droit de vengeance à Dieu seul. Ne sommes-nous pas interpellés par cette mauvaise transposition que tentèrent de faire les disciples de Jésus ? N’est-ce pas, nous nous appliquons certains versets bibliques sans en comprendre le contexte ? Combien sont-ils, ces chrétiens,  obnubilés par des promesses exclusivement messianiques ou destinés à Israël ? A-t-on raison d’appliquer à la lettre certaines prescriptions rituelles et cérémonielles de l’Ancien Testament ? Doit-on faire de la dîme une exigence en régime de la grâce ?

 Bien que faisant route avec Jésus et suivant au jour les jours ses enseignements, ses disciples ne se sont pas laissés pénétrés par l’Évangile et n’ont pas adopté pour règle de vie et de conduite la vie de Jésus. Jean et Jacques, proposent une sanction qui dépasse celle que prescrit la loi du talion. Bien que la loi du talion soit proscrite par Christ, elle au moins proportionnelle. Mais ces disciples haineux proposent une sanction disproportionnée. Pour eux, il faut anéantir et éliminer définitivement tout opposant et toute personne méchante. Cette façon d’agir envers les méchants ne correspond pas à la mission de Jésus ni à sa philosophie. C’est pourquoi, il les reprend, mais ne les condamne pas. Il condamne l’esprit qui les anime (certes ce verset à plusieurs interprétations). Il leur rappelle que sa mission n’est pas de perdre les âmes des hommes, mais de les sauver. Bien aimés, ne sommes-nous pas aujourd’hui interpellés par cet enseignement de Jésus ? Combien sommes-nous souvent hostiles à toute opposition et à toute concurrence comme ces fils de tonnerre ? N’avons-nous pas souvent considéré ceux qui ne sont pas de notre dénomination, de notre religion, de notre groupe d’amis ou d’opinion comme des opposants à éliminer ? Combien avons-nous souhaité la mort, le malheur à des personnes qui nous ont déçus, refusés leur hospitalité, trompés, mentis ou pris quelque chose ? Jésus dit que ceux qui ont ces pensées ne sont pas animés de l’Esprit de Dieu. Oui, bien aimés, si notre prière n’est orientée que sur le feu à jeter et envoyer sur nos ennemis, nos détracteurs, les opposants à nos idées, nous ne sommes pas animés par l’Esprit de Dieu. Si nous nous voulons toujours chercher à nous venger ou nous réjouissons du malheur qui atteint notre ennemi, nous ne sommes pas animés de l’Esprit de Dieu. En fait, ce que font les terroristes islamistes est exactement ce que Jésus reproche à ses disciples. Pour eux, il faut que tout le monde adopte leur religion et leur mode de vie, le cas échéant, ils vous éliminent même au prix de leurs vies. Bien aimés dans le Seigneur, Jésus est venu nous sauver et non perdre ou détruire les méchants. Comme disciples de Christ, nous devrons éliminer de notre cœur tout esprit de vengeance, de destruction et d’élimination des méchants, mais plutôt investir cette énergie pour leur transmettre la bonne nouvelle du salut, pour être en paix avec tous, pour lutter contre la haine. Au lieu de construire entre nous des barrières, des murs, de nous regarder les uns et les autres comme des ennemis à éliminer, nous devrons rechercher le dialogue et user de maîtrise de soi pour ne pas laisser la colère nous emporter.  À quelques jours de l’installation des anciens d’Église, des diacres et de la présentation des conseillers paroissiaux, le Seigneur nous invite et vous invite à ne pas vous considérer les uns les autres comme des opposants, à ne pas faire de la différence de ministère un sujet des différends comme c’est le cas dans plusieurs paroisses. Nos différences et la diversité des dons et ministères sont des sources de richesse et de force pour assumer notre responsabilité de disciple de Jésus-Christ, témoin de son amour dans le monde. Jésus a dit à ses disciples que celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Dieu n’a-y-il pas utilisé un païen Cyrus pour affranchir son peuple ? Pourquoi devrons-nous donc combattre ceux qui ne sont pas de notre religion, ceux qui ne font pas comme nous ? Pourquoi dans une paroisse certains doivent-ils considérer les autres comme des ennemis tout simplement pour leur façon de prier, de chanter ? Quel esprit peut animer de telles attitudes ?

Dans la réalisation des projets en communauté cet esprit de division, de vengeance et d’inimitié participe à leur échec. Parfois contre tous, certains leaders ou groupuscules dirigeants, persistent dans leur position. Comme Jésus et ses disciples, nous devrons changer de stratégies, d’itinéraires, de méthodes si la première est difficilement applicable ou réalisable. En fait, Jésus résolut d’aller à Jérusalem, il sait que les Samaritains sont opposés aux juifs, mais il ne les contourne pas. Il entreprend une démarche pour les faire adhérer à son projet. N’avons-nous pas souvent évité certains tout simplement pour des préjugés ? Comme Jésus, ne les contournons pas, allons vers eux, c’est à eux de rejeter notre proposition. Dans l’Église comme dans la société en général, on ne rejette pas les idées, les projets, mais les personnes pour ce qu’ils sont ou pour leurs origines comme les samaritains ont rejeté Jésus et ses disciples justes parce qu’ils sont des juifs. Si nous agissons ainsi, nous ne sommes pas animés de l’Esprit de Dieu, mais de l’Esprit du diable. Comme la Samarie, nous pouvons aussi perdre les grâces que Dieu a disposées pour nous juste pour nos préjugés. Puisque le projet de Jésus est vital et capital, celui de se rendre à Jérusalem où il sera élevé, il prend un autre chemin ; il ne change pas de projet, il ne démissionne pas. Bien-aimés, sur le chemin avec Christ et même dans la réalisation de nos projets en Église ou personnels, nous rencontrerons des obstacles, des oppositions et même des ennuis. N’abandonnons pas ! Nous pouvons changer de démarche, de méthode, de stratégie, mais pas de but. L’esprit de Dieu en nous nous guidera et nous soutiendra pour aller jusqu’au bout, c’est-à-dire remporter la couronne de vie, mais aussi réaliser nos projets avec Dieu. Ne nous laissons pas emporter par la colère, l’esprit de vengeance ou le découragement. Tenons ferme, la victoire nous appartient avec Christ. Cette victoire nous l’accueillons par la foi. Elle est pour nous tous, cette victoire. Christ veut que chacun de nous y entre sans exclusion. Car avec lui, le salut est pour tous !

Amen !

Par GUIDEME Gabriel, Pasteur proposant

 

 

Commentaires

  • Lucie

    1 Lucie Le 29/02/2024

    Salut tout le monde, je sais que vous avez vu plein de témoignages bidons sur les forums. Ils vous orientent vers des gens malhonnêtes qui prétendent être des prêteurs privés alors que ce sont des arnaqueurs. Je parle en connaissance de cause car j’ai beaucoup perdu à cause d’eux mais grâce à M. Gustave boudrier j’ai pu retrouver un sens à ma vie. Si vous avez perdu de l’argent à cause d’eux sans rien obtenir et que vous cherchez de l’aide ou un soutien financier pour réaliser un projet, je vous recommande fortement de faire appel aux services de M. Gustave boudrier . Pour le contacter, écrivez-lui à gustaveboudrier@gmail.com
  • Lucie

    2 Lucie Le 29/02/2024

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  • Lucie

    3 Lucie Le 29/02/2024

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