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Dieu est-il injuste en accordant sa grâce à tous?

Thème : « Suis-je injuste envers toi »

Méditation

Texte Matthieu 20, 1-16

Biens aimés frères et sœurs en Christ, nous avons le privilège de prendre part à cette édition de la journée mondiale de prière organisée de manière œcuménique par les femmes de différentes chapelles religieuses. Le thème de cette journée porte sur la justice de Dieu intitulé : « suis-je injuste envers toi » tombe à pic dans un contexte où dans notre pays des voix s’élèvent pour décrier et dénoncer l’injustice et la partialité dans la redistribution des richesses nationales, le suivi et l’accompagnement de certains corps de métiers, la nomination et le recrutement de ressortissant de certaines régions à des postes de responsabilité. Dans le milieu ecclésial, certains fidèles ont l’impression d’être lésés soit du fait de leur rang social, leurs avoirs ou leurs origines. Dans notre société, la justice est fondée sur le mérite, mérite défini par ceux qui ont le pouvoir politique et économique. On peut mériter du fait notre origine, par notre travail ou nos compétences, ou du fait du pourboire donné. Que nous révèle l’Écriture de la justice de Dieu ? Quel est son fondement ?

         La parabole que nous venons faire la lecture est l’un des récits qui bouscule notre façon humaine de concevoir les choses. Des ouvriers recrutés à des heures différentes reçoivent au terme de la journée le même salaire. Ceux qui ont supporté chaleur et ont le plus investi leurs forces à travailler pendant toute la journée se sentent victimes d’injustice de la part du maître de la moisson et ne peuvent pas célébrer et savourer leur salaire. Et pourtant, tous étaient au chômage et c’est le maître de la maison qui va vers eux les chercher pour leur donner un emploi et un salaire. Notons aussi que seuls les premiers avaient conclu avec le patron un salaire d’un denier. Aux autres le patron leur a juste fait la promesse de leur donner un salaire raisonnable. Pourquoi les ouvriers de la première heure jugent-ils le patron injuste ? Est-ce pour n’avoir pas tenu sa promesse de leur donner le salaire d’une journée de travail ? En principe le maître serait juste, s’il ne leur donnait pas ce qu’ils avaient conclu. Mais ce n’est pas le cas. Ces ouvriers jugent le maître d’injuste non pour ce qu’ils ont reçu, mais ce que le maître a donné aux autres. Or, le maître est maître de ses biens et a le plein de le disposer comme il veut. Bien-aimés chers frères et sœurs en Christ, plusieurs sont tristes, malheureux, angoissés et même anxieux pas parce qu’ils n’ont rien ou vivent les pires malheurs, mais parce qu’ils estiment que Dieu béni ceux qui ne le méritent pas. Les pharisiens, les saducéens et les scribes avaient les mêmes attitudes contre Jésus parce qu’ils accueillaient les prostituées, les péagers, les collecteurs d’impôts, etc. en nous invitant à nous réjouir avec ceux que se réjouissent et pleurer avec ceux qui pleurent le Seigneur veut que nous soyons solidaires et partageons nos joies et nos peines.

         Cette parabole sur la grâce de Dieu et sa compassion pour nous pauvres pécheurs. Personne ne mérite ni d’être appelé ni d’être investi dans le champ de mission de Dieu. C’est lui qui vient vers nous par amour et compassion et le salut qu’il nous accorde ne dépendant pas des œuvres que nous avons accomplies, mais juste de notre réponse à son appel. Dans la vie pratique et actuelle, les grâces de Dieu sont déployées à tous indépendamment de nos œuvres et de notre moralité, mais au moyen de la foi que nous mettons en son amour. Cette histoire peut être vue comme un avertissement aux disciples de ne pas se laisser envahir par un sentiment de supériorité lorsqu'ils se comparent au riche notable qui n'a pas voulu se départir de sa richesse pour suivre Jésus. Aujourd'hui, on pourrait l'appliquer aux situations suivantes:

· Les églises traditionnelles qui regardent d'un mauvais œil les églises nouvelles dont le fonctionnement s'écarte des pratiques usuelles.

· Les églises à croissance rapide qui dénigrent les églises dont la croissance stagne.

· Les membres de longue date d'une église qui ignorent les nouveaux venus.

· Les chrétiens scrupuleux qui mettent en doute la foi des chrétiens plus faibles.

· Les chrétiens dévoués à leur ministère qui s'indignent de l'oisiveté spirituelle de certains.

Je vais conclure avec les mots de l'apôtre Jean en 2Jean 8: Prenez garde à vous-mêmes, afin que vous ne perdiez pas le fruit de votre travail, mais que vous receviez une pleine récompense. Soyez sur vos gardes, de peur de vous laisser entraîner par un esprit orgueilleux ou envieux, et de se retrouver ainsi parmi les derniers.  Amen!

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