Maigrir pour être sauvé

LUC 13, 22-30

Prédication

Textes :      Luc 13, 22-3

                     En route vers Jérusalem, Jésus enseignant dans des villes et villages, quelqu’un de la foule lui pose la question suivante : « n'y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? » Drôle de question pourront dire certains ; question pertinente pour d’autres. En fait la question de cet anonyme, qui pourrait être toi ou moi n’est pas anodine. Elle fait suite aux enseignements de Jésus sur la puissance d’extension et de transformation du Royaume de Dieu qui se dégage de la parabole du grain de sénevé, qui germe, croît et donne un arbre sur lequel des oiseaux peuvent se poser, et celle du levain qui fait lever la pâte. Pourquoi cet anonyme s’interroge-t-il au sujet du nombre de ceux qui vont entrer dans le royaume de Dieu ? Le problème réside-t-il vraiment dans le nombre ? Est-ce la bonne question ? Que devrait-il faire normalement ? Telles sont les questions que soulève ce texte et que nous voulons ensemble répondre pour notre édification.

                     Nous avons ci-haut révélé partiellement l’une des raisons qui poussent cet homme à poser à Jésus la question de savoir si peu de gens seulement seront sauvés. La référence dans ce texte à Abraham, Isaac, Jacob et les prophètes nous montre que celui qui pose cette question est un juif. Or, pour les juifs, le salut est leur privilège à eux seuls. Les autres peuples n’ont pas droit à cela. Eux le méritent de par leur appartenance à la race élue. Or, les deux paraboles ci-hait mentionnées montrent que le royaume de Dieu s’étend au-delà des frontières d’Israël et de cette race. Le royaume de Dieu est une puissance transformatrice. De ce fait, l’on n’y entre pas seulement de par son origine ou par appartenance à un groupe quelconque, mais en se laissant transformer par ses préceptes. Du coup, les portes du royaume sont ouvertes à tous pourvu que chacun se laisse transformer par l’Évangile. Ici est levée la polémique sur un soi-disant choix effectué d’avance par Dieu des sauvés et des damnés. Cette révélation est un scandale pour les juifs. A cet effet, on peut reformuler la question de cet homme de la manière suivante : « donc, beaucoup de gens seront sauvés ? » On décèle un véritable problème dans la vie et la compréhension du salut de cet homme. Premièrement, au lieu de s’interroger sur son salut, il pose la question pour les autres. Sommes-nous aujourd’hui différents ? Ce sont les autres qui sont mauvais, c’est eux qui ont besoin du salut ; c’est eux qui doivent se repentir ; c’est pour eux qu’on prêche. On n’est jamais concerné par l’Évangile, nous croyons maîtriser, appliquer et même enseigner. Nous pouvons comprendre la réponse de Jésus à cet homme, qui apparait à première vue comme digression alors qu’elle est juste. « Non, ce n’est pas le nombre des sauvés qui importe, mais la décision d’entrer, d’être sauvé qui compte. Et toi, efforce toi, combat, lutte, agonise pour entrer par la porte étroite maintenant pendant qu’elle est ouverte sinon tu pourras te retrouver dans la situation de ceux qui vont pleurer amèrement et grincer les dents pour avoir refusé d’entrer lorsqu’elle sera fermée. » Deuxièmement, cet homme n’a rien compris du salut. Il le conçoit dans le futur, l’avenir. Or, la décision d’entrer dans le royaume de Dieu ou d’être sauvé se prend aujourd’hui, maintenant. Dans le futur, ce sera l’heure où le maître fermera la porte et ce sera trop tard. Ne concevons-nous pas aussi le salut comme une réalité à venir ? Ne renvoyons-nous pas notre décision de changer, de nous repentir à demain ? Concevoir le salut comme une réalité à venir, c’est aussi manquer de le réaliser dans la vie de tous les jours. Le royaume de Dieu, c’est se laisser transformer par l’Évangile, c’est agir aujourd’hui pour promouvoir l’amour, la justice, la sauvegarde de la création, l’ordre et l’équité. Notre vie de tous les jours transmet-elle le parfum du royaume de Dieu dans notre entourage ? S’il arrive qu’on nous accuse d’être chrétiens devant un tribunal trouvera-t-on suffisamment des preuves pour nous condamner ? Ou bien serons-nous simplement acquittés parce que l’accusation sera fausse ? (les gens sont souvent étonnés d’apprendre que tel ou telle est membre d’une église juste parce que sa vie et ses actes n’ont rien d’un chrétien)

                     « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite », exprime clairement ce qu’il faut faire pour être sauvé et entrer dans le royaume de Dieu. Remarquez que le terme grec traduit par s’efforcer, lutter, combattre est « agonisesté ». Littéralement ce mot veut dire agoniser. On comprend que l’effort auquel Christ nous invite à fournir ou bien la lutte que nous devrons mener, ce n’est pas du légalisme (il a condamné cela chez les juifs après la guérison de la femme ayant un esprit infime le jour du sabbat, Luc 13, 10-18), ni le conformisme, mais la mort en soi, le dépouillement, le dénuement. C’est en reconnaissant notre pauvreté, notre état de pécheurs, notre incapacité à nous sauver nous-mêmes ; c’est en nous dépouillant de nos titres, de nos assurances, de notre quelconque appartenance à une église, un groupe de prière, une famille chrétienne que nous pouvons entrer dans le royaume de Dieu. La porte est étroite et pour pouvoir y passer, il vaut mieux ne pas être alourdi de bagages énormes. Il faut pouvoir se faufiler, maigrir, abandonner tout ce qui fait masse et volume. Lutter jusqu'à l'agonie, ce n'est pas lutter contre les autres (les autres religions, les autres chrétiens, critiquer l’autre), c'est lutter contre soi-même, abandonner ses idées reçues, abandonner ses idoles (la télé, le sport, les stars, l’internet, les réseaux sociaux), ses gloires (son titre, son poste, ancien, pasteur), son égoïsme, sa prétention à un droit personnel à ce royaume. Il faut, en quelque sorte, se battre contre l'obésité spirituelle, se dégonfler dira Paul (ne pas se vanter). Ensuite, ce qu'il ne faut pas oublier, et le rappel de la Passion, du chemin vers la croix nous l'indique fortement, c'est que la porte, c'est Jésus lui-même. Et le combat, c'est de marcher à sa suite vers la croix au-delà duquel se trouve la gloire.  Et ce n’est pas facile, d’où l’exigence de s’efforcer, de lutter, de combattre. Malheureusement, notre société moderne encourage le choix de la facilité. Et la facilité ne favorise pas l’amour qui exige sacrifice. Voyons les parents d’un handicapé, les proches d’une personne qui souffre d’une maladie débilitante, un jeune couple qui veut construire un amour solide et durable. Tout ceci demande de l’effort, du sacrifice et du renoncement à soi. Notez donc, seuls les premiers qui n’ont fourni aucun effort seront les derniers et seuls les derniers qui auront fourni des efforts pourront être les premiers. En réalité, il n’y a ni dernier ni premier entre ceux qui entrent ou ceux qui restent, il n’y aura que de gagnants et de perdants, d’entrants et de restants dehors.

                     La question du salut n'est pas une question de nombre, ça n'est pas non plus une question de date, encore moins de rang. La question du salut, c'est de faire un choix maintenant, chacun, individuellement. Peu importe le nombre, nous sommes tous appelés et même si la porte est étroite, chacun de nous a une chance de rentrer dans le royaume pourvu que nous débarrassions du mal, de l’injustice, des iniquités, du péché. L'invitation qui nous est faite ne consiste pas à manger et à boire devant le Seigneur, en gardant ses distances, c'est de manger et de boire avec lui. C'est de rompre la distance que nous avons avec lui, de nous engager, de nous engager fermement, sans arrière-pensée, sans calcul, pour son Évangile. 

 

                     En cette période des dons de reconnaissances, nos dons sont-ils l’expression de notre amour, de notre engagement pour Christ ? Expriment-ils un sacrifice, un don de soi ou bien c’est juste une formalité ? Christ attend de nous un don sacrificiel. On dira, c’est exigeant.

                     Oui, le royaume de Dieu est exigeant, mais ne craignons pas ces exigences, car le Seigneur Jésus nous assure qu’il est venu pour que ses brebis (nous) aient la vie et qu’ils l’aient en abondance ». Ne tardons pas d’entrer dans la bergerie du Christ afin de posséder la vie et que nous soyons dans l’abondance maintenant, aujourd’hui et tous les jours.

Amen !

Par GUIDEME Gabriel

Pasteur proposant

Commentaires

  • Frédéric

    1 Frédéric Le 09/02/2024

    Bonjour

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