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Le Saint-Esprit et le travail

Thème : LE SAINT-ESPRIT ET LE TRAVAIL

Introduction

Parler du Saint-Esprit et le travail est une entreprise difficile vue que ce sujet n’est évoquée de façon explicite dans la bible et il ya presque pas d’ouvrage traitant de ce sujet. Ce sujet est pourtant d’une très grande importance et devrait être un champ de recherche à explorer. Nous partons du postulat que le Saint-Esprit est la force agissante de Dieu. C’est par le Saint-Esprit que Dieu a créé toute chose. C’est l’Esprit de Dieu qui planait à la surface des eaux dans univers sombre et informe qui a, au moyen de la parole, fait surgir à l’existence et danse beauté divine. Nous voulons montrer dans cet exposé en quoi le Saint-Esprit au travail et dans le travail peut changer notre conception du travail et par ricochet notre façon de travailler. Nous allons définir le concept travail et poser le problème, ensuite présenter quelques conceptions du travail humain avant de conclure avec la conception du travail comme œuvre du Saint-Esprit en nous.

  1. Définition et position du problème

Le mot français « travail » vient de la combinaison de deux mots latins « tripalium ou trepalium » et «  trabicula ». Le « tripalium » signifie trois pieux, c’est une fourche de contention, un instrument de torture utilisé à une époque où la survie était la lutte de tous les jours. Cette fourche servait à contraindre les gens, par la douleur, à dire ce qu’on voulait entendre, à réaliser ce que ne voulait pas faire soi-même. Partant de cette étymologie, le travail est perçu comme une peine, une douleur, une contrainte, torture voire une punition. Il a donc une connotation péjorative. Concevoir le travail dans cette perspective fait du travail une conséquence du péché, une malédiction, un châtiment. Est-ce cela la conception divine du travail ? Nous y reviendrons. Quant au mot « trabicula », il désigne un chevalet de torture. Visiblement les mots qui ont donné travail désignent des instruments de tortures. Qu’est-ce qui peut expliquer une telle conception du travail et quelles peuvent en être les conséquences sur notre rapport au travail ?

En latin, c’est le mot « labor » qui exprime l’idée de travail. « labor » signifie étymologiquement ce qui fait glisser, ce qui fait trébucher, mais aussi la peine qu’on se donne. Si pour la langue latine, le travail n’est pas un instrument de torture ou de contrainte, l’idée de peine, de risque qu’on prend est clairement évoquée. Le travail est perçu comme ce qui nous réduit, nous affaiblit et nous fait souffrir. Travailler, c’est donc s’exposer à la souffrance, à la peine, à une sorte de chute sociale. On perçoit une idée dégradante du travail. On voit donc transparaitre l’idée du travail comme ce qui est destiné aux esclaves et non aux maîtres. De même le terme « kopos » en grac qui désigne le labeur, le travail signifie aussi peine’2 Thes 3 : 10).

Depuis la chute, l’homme a associé le travail à la punition, à la souffrance, il a fait du travail une sorte de punition divine. Du coup, les maîtres soumettaient leurs esclaves aux travaux forcés comme pour montrer qu’ils sont approuvés par Dieu et la Providence. Ce n’est pas pourtant cela la pensée de Dieu en rapport avec le travail. Dieu se présente dans la bible dès le premier verset comme celui qui travaille. Son travaille consiste à créer, faire venir à l’existence toutes choses, donner vie à ses créatures. Il mandate l’homme avant la chute de poursuivre son œuvre en multipliant, fécondant, remplissant la terre et surtout en cultivant (transformation) et en gardant (préservation (Gn 2 :15). Donc le travail selon la pensée de Dieu est un mandat divin, la poursuite de l’œuvre créatrice de Dieu. Cela n’a rien à voir avec la peine. C’est avec la chute de l’homme que la peine est associée au travail. Ce n’est pas en fait le travail qui cause la peine, mais le refus de travailler  et l’exige de manger après avoir travaillé qui cause de la peine à l’homme rebelle. C’est dans cette perspective que Paul dit aux Thessaloniciens que celui qui travaille plus ne mange non plus(2 Thes 3 : 10). De nos jours avec l’industrie et la technologie, le travail est perçu comme un moyen de produire, de réussite sociale et le travailleur est déshumanisé, car ce qui importe c’est le résultat qu’il peut apporter et non le bien qu’on peut lui apporter. L’homme est pris au même rang que les machines et les produits de consommation. Entre peine, douleur et réussite, le chrétien est souvent en ballottage et se perd. Il oublie qu’investi par le Saint-Esprit qui le conduit dans toute la vérité et le fait saisir la vie divine, il travaille non pour réussir ou pour survivre, mais pour accomplir le mandat que Dieu lui a confié, celui de créer, transformer et préserver. C’est à cela que nous devrons arriver en tant que chrétien. Examinons d’abord les différentes perceptions profanes du travail.

  1. Les différentes perceptions profanes du travail

Examinons quelques perceptions profanes du travail.

  1. Le travail est une punition

C’est pour ceux qui se réfère uniquement au châtiment que Dieu inflige à l’homme après la chute : « tu mangeras à la sueur de ton front ». C’est d’ailleurs cette idée du travail qui l’a associé au « tripalium », instrument de torture. Ici on fait référence particulièrement au travail manuel considéré comme la peine des esclaves et le travail intellectuel est destiné aux hommes libres. C’est pourtant une entorse à la vérité biblique car c’est avant la chute que Dieu demande à l’homme de cultiver (travailler manuel) et Dieu lui-même  a travaillé de ses mains(il forma l’homme de la poussière).

  1. Le travail comme récompense

On considère le travail comme une douleur qui donne accès aux récompenses. Dans ce cas, lorsque la récompense tarde à venir on se décourage. Ce n’est pas cela l’idée du travail selon Dieu.

  1. Le travail comme vocation

On a tendance à  penser que ressentir son expérience de travail comme une vocation augmente la satisfaction, la motivation et l’épanouissement. Cette perception du travail corrobore avec l’éthique protestante. La vocation n’est pas un appel intuitif, mais une réponse à l’appel de Dieu. Dans le sens profane, on peut se retrouver dans l’oisiveté surtout dans notre société où le taux de chômage est très élevé et on ne fait pas toujours ce que nous sentons investis d’une vocation particulière.

  1. Le travail comme source de souffrance et d’exploitation

Conséquence du capitalisme. Il s’agit du fait que les fruits du travail ne bénéficient pas dans un premier temps aux travailleurs mais plutôt à l’entreprise. Dans ce contexte, le travail est souvent divisé en plusieurs tâches et travailleurs, ce qui fait en sorte de créer de l’aliénation. 

  1. Le travail comme moyen de moralisation

La moralisation correspond à un processus d'inculcation de normes et des valeurs morales. Faire tel ou tel travail introduit parfois une notion de bien et de mal. Cette notion de bien et de mal dépend du contexte socioculturel dans lequel chacun évolue, mais peut influencer le sens donné au travail. Certaines dénominations avaient classifiés des fonctions qui n’étaient pas approprié pour les chrétiens car considérés comme très corrompues : douane, impôts, armée, mandat politique, etc. or, ils ont oublié que ce n’est pas le travail qui définit l’homme, mais c’est l’homme qui le définit et lui donne sa valeur.

  1. Le travail comme moyen de régulation

Dans nos sociétés, le seul travail reconnu comme tel est le travail salarié, c’est-à-dire que les autres formes d’activités qui ne sont pas rémunérées ne sont pas considérées comme un travail. Dans ce sens, on peut dire que pour que le travail bénéficie d’une reconnaissance sociale, le travail doit acquérir un statut juridique et politique particulier, il n’est pas, par conséquent, une activité libre.  Le service gratuit comme le bénévolat, le sacerdoce ne sont pas considérés comme des travaux. Il en est de même des occupations en famille.

  1. Le travail comme moyen d’intégration sociale

Selon Royer (2002), avoir un travail, c’est avoir une place dans la société.  Le travail définit non seulement la position sociale, mais il est devenu un marqueur du niveau de compétences sociales aux yeux des autres. 

  1. Le travail, œuvre du Saint-Esprit

Nous allons présenter de manière succincte le travail, comme l’œuvre du Saint-Esprit. Cela nous amène à considérer les conceptions bibliques du travail et surtout celles qui correspondent à la pensée de Dieu et non celle qui considèrent le travail dans son aspect défiguré. En lisant la Bible on trouve deux principales conceptions du travail : un don de Dieu et une souffrance. Une lecture éclectique d’Ecclésiaste nous ferait considérer le travail comme une peine perdue, une souffrance vaine. Pourtant, l’auteur des Proverbes dit que  c’est le bien le plus précieux que l’homme a(Pr 12 : 27). Lisons par ailleurs Ecc 4 : 5-6 ; 10-11 ; 3 : 6). Dans la perspective divine, comme œuvre du Saint-Esprit, le travail est :

  1. Un don

Gn 2 : 15. Le travail de l’homme est participation à la création, au plan de Dieu. C’est un rôle de collaborateur. Son travail reflète celui de Dieu. Le décalogue met en parallèle les six jours de la création avec la semaine de travail des humains (Ex 20.7-11). Le travail est donc un don de Dieu. Jésus a donné l’exemple. Il est fils d’artisan, il a certainement travaillé dans l’atelier et les chantiers de son père. Comme un don de Dieu, le travail n’est pas méprisable, c’est  un droit pour tout homme. C’est pourquoi le chômage est un fléau qu’on ne peut tolérer car on nie l’image de Dieu dans l’homme. Dieu condamne sévèrement ceux qui privent des hommes d’un travail alors qu’ils détiennent économiquement le pouvoir de leur donner et de leur accorder un salaire (Dt 24.14-15 ; Jc 5.1-5). Calvin considère ceux qui privent les autres du travail comme des criminels.

  1. Le travail, un accomplissement

Le travail un ordre divin qu’on trouve dans le décalogue(quatrième commandement) et contribue à développer la vie sociale, les relations avec autrui. Par le travail, l’homme reflète Dieu, son image.

  1. Travailler, c’est faire le bien, c’est-à-dire rechercher ce qui est bien aux autres et non être un parasite.
  2. Participer à la construction, au patrimoine de la communauté humaine, œuvrer pour le « bien commun ». Calvin parle du travail en tant qu’action en vue de l’utilité commune. C’est ce qui est aussi de l’exercice des dons spirituels.
  3. Servir, métier veut dire ministère, service.
  4. Créer, innover, inventer

Conclusion

En définitive, pour nous les chrétiens, le travail n’est une peine, une souffrance, un châtiment, c’est un don Dieu. Par le travail nous accomplissons ce que Dieu nous recommandé et nous nous assumons comme image de Dieu. Tout travail que nous accomplissons doit servir au bien commun, à refléter Dieu et son amour et participer à poursuivre l’œuvre de création car nous sommes gestionnaires de la création que Dieu nous a confié. Cultiver, c’est aussi servir Dieu, c’est un appel à temps plein. Quoi que nous fassions faisons le pour la gloire de Dieu. La valeur de l’homme n’est pas définit par le type de travail, ni la façon de travailler, mais par lui-même. Ainsi, tout travail est valeureux, si l’homme l’accompli comme don de Dieu.

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