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NON A LA DIFFAMATION, NON A L'EVITEMENT

NOEL NOUS INVITE A L'AMOUR SANS MESURE

CULTE DU DIMANCHE 18 DECEMBRE 2016

PREDICATION

Texte : Matthieu 1 : 18-25

Nous sommes à une semaine de Noël, c’est le quatrième dimanche de l’Avant et curieusement notre calendrier nous propose un texte que nous avons l’habitude d’avoir le jour même de Noël, naissance de Jésus. Notre péricope vient à la suite de la présentation de la généalogie de Jésus partant de la souche abrahamique. Pour Matthieu, Jésus est fils de David, fils d’Abraham, fils de Dieu. Que des situations étranges et rocambolesques dans ces récits de Noël ! Les circonstances de la naissance de Jésus, puisqu’il s’agit de cela dans notre texte, et non un exposé descriptif et scientifique de la manière dont le sauveur du monde est né, comme l’exprime la traduction de Louis Segond. Ces circonstances incroyables et à la limite inimaginables participent dans la limite de l’expression du langage humain à expliquer comment le Dieu tout-puissant, créateur du monde s’est fait homme. C’est un miracle !

 D’abord, dans le prologue de cet évangile relatant la généalogie, quatre femmes étranges et étrangères apparaissent. Tamar, deux fois veuve, se comporta en prostituée et coucha avec son beau-père pour se faire justice ; Rahab, prostituée de Jéricho qui accueillit les espions israélites, les sauva et fut aussi sauvée. Elle est citée comme un exemple de foi. Ruth, veuve du fils de Naomi, proposa le mariage à Boaz. Elle est un exemple de fidélité. Batcheba, femme d’Uri, adultère qui fit tomber David le roi dans le péché. Elle est une tombeuse de l’oint de l’Éternel. L’évocation de ces femmes pas exemplaires est un choc pour la conscience d’un juif pieux et légaliste ; mais curieusement, Dieu les utilise pour faire venir au monde son Fils bien-aimé. La cinquième sur la liste est Marie, la mère de Jésus. La mention de sa virginité justifie le fait qu’elle n’est ni adultérine comme Batcheba et Thamar, ni prostituée comme Rahab et encore moins une qui se colle à un homme comme Ruth. La Bible ne fait aucun arrangement. Elle nous présente Dieu au contact des hommes et des femmes tels qu’ils sont. Tels que nous sommes, Dieu nous aime et veut nous utiliser pour manifester sa gloire.  Te sens tu indigne, pauvre, pas éloquent, moins attrayant ou imposant, ton passé est peut-être sombre. Dieu par Jésus-Christ vient vers toi pour se révéler au monde et accomplir de grandes choses. Il suffit de l’accueillir, de se rendre disponible et de se laisser transformer par lui. Dieu ne regarde pas à ton casier judiciaire avant de t’embaucher à son service, il veut juste voir ta lettre de motivation. Noël, est donc pour nous une occasion de nous montrer plus que jamais disponible à servir Dieu sans relâche ni relâchement parce qu’il est avec nous et nous veut tels que nous sommes. Noël, c’est aussi une invitation à cesser de juger les autres, de les stigmatiser, de faire comme si les autres sont d’office perdus. Noël nous invite donc à nous accueillir mutuellement dans l’amour et le service. Dieu nous surprend à Noël ; il utilise ceux que notre légalisme déteste : les prostituées, les adultères, les orgueilleux prêts à abandonner leur mauvaise voie pour servir Jésus. Dieu, nous surprend à Noël, car il se sert de ceux qui font l’objet des faits divers, des kongossa de quartier pour faire rayonner sa gloire. Dieu nous surprend à Noël, car il bouscule nos assurances, nos certitudes, nos calculs mathématiques et fait jaillir son fils par-devers ces principes et règles scientifiques.

         Ensuite, Noël nous invite à ne pas nous éviter secrètement ou publiquement. Car ceux et celles que nous voulons éviter, fuir et que nous considérons parfois à tord comme des pécheurs, des infidèles peuvent être des instruments entre les mains de Dieu pour nous sauver et nous bénir. Joseph était tombé dans ce piège et aurait du perdre les grâces de Dieu s’il n’avait pas écouté l’ange du seigneur spécifiquement dépêché d’urgence pour lui. Humainement la réaction de Joseph est juste. Il a été blessé dans son amour. Comment l’amour de sa vie peut-il lui faire un sal tour à quelques jours de leur mariage (fiancés) ? Dans sa boîte à solution, il n’y avait que deux possibilités : soit la diffamer, c’est-à-dire la dénoncer publiquement, nuire à sa réputation ; soit la répudier secrètement, rompre secrètement les relations avec Marie, l’infidèle. N’est-ce pas ce que nous faisons avec ceux que nous considérons comme infidèles ? Nous mal parlons d’eux, nous les raillons, nous disons des choses qui salissent leur réputation parfois elles sont vraies et d’autrefois et généralement, elles sont fausses. Pour certains ou dans certains cas, nous les évitons : pas de contact, pas de salutation, même à l’église on évite de les croiser, on s’écarte, on prend des distances ; peut-être pour éviter d’être contaminé, mais généralement parce que nous prenons la place de Dieu en les condamnant d’avance. Souvent, nous faisons les deux : diffamer et éviter le contact. L’émissaire de Dieu auprès de Joseph nous donne une attitude intermédiaire. Ni diffamer, ni éviter secrètement, mais prendre, accueillir, accepter le contact, le mariage. Tel est le message de Noël. Toute personne qui salit la réputation de son frère n’a pas connu Emmanuel et doit se repentir et l’accueillir. Toute personne qui évite son frère ou sa sœur en Christ quel que soit le motif, n’a pas connu ni accueilli Emmanuel. Toute personne qui évite les autres pour ce qu’ils sont ou font, sans rien faire pour les illuminer de la Parole de vérité est un antéchrist. Emmanuel, Dieu est avec nous, malgré notre méchanceté, notre rebellions, nos péchés, nos "têtutesses", pour que nous soyons aussi les uns des autres proches, même si tout semble nous opposer. Aux chrétiens de Rome qui vivaient les stigmatisations, des clans et des rejets, Paul leur rappelle que nous avons reçu par Christ la grâce et l’apostolat, pour amener en son nom à l’obéissance de la foi tous les païens. Si tu considères les infidèles et tous ceux que tu rejettes comme des païens, alors sache que c’est vers eux que Jésus, Emmanuel t’envoie. Si tu ne le fais pas, alors toi-même tu n’es pas disciple de Jésus, tu es à évangéliser. Aujourd’hui, Dieu te parle donc.

En somme, noël n’est pas la célébration des divisions, des délations, des stigmatisations (handicapés, malades du  SIDA, pécheurs), de la diffamation (salir les autres pour se faire voir), ni d’évitement secret, mais célébration de l’amour sans mesure, de la solidarité, de la cohésion, de l’harmonie, du travail en équipe, de la joie que nous procure la grâce de Dieu. Puisse Dieu faire de nous et de notre communauté un lieu où Christ habite en plénitude parce que nous nous accueillons les uns les autres sans réserve. Joyeux Noël !

Amen !

Par GUIDEME Gabriel

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