Quiconque croit a la vie éternelle

Jean 3:14-21

Bien-aimés en Jésus, nous avons le privilège de nous retrouver une fois de plus ce Dimanche pour nous recueillir auprès du Seigneur.

Le texte prévu pour le message de ce jour est l’un des plus connus du Nouveau Testament et le v. 16 est considéré comme le message central de la Bible. Peu de chrétiens ne le retiennent pas par cœur. Je vous invite à le réciter avec moi : «  Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui, ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle ». Ce verset nous montre la grandeur et l’ampleur de l’amour de Dieu pour l’humanité. Cet amour qui va jusqu’au sacrifice du Fils unique de Dieu. Il vise à offrir à quiconque croit en Jésus-Christ la vie éternelle. Pour mieux saisir la pertinence et la richesse de ce passage, il convient de le situer dans son contexte littéraire et historique.

        Ce passage fait partie de l’entretien de Jésus avec Nicodème, docteur de la loi et chef religieux juif. La conjonction de coordination « ET » relie la première partie de leur entretien portant sur la nouvelle naissance et la seconde relatant l’offre gracieuse  d’amour de Dieu pour le salut de l’humanité. L’élévation du Fils de Dieu contrastant avec sa descente au V. 13 nous montre que l’élévation du Fils de Dieu ne doit pas se comprendre à la manière humaine. Pour nous l’élévation se comprend dans le positionnement social, politique ou intellectuel. Nicodème du haut de son piédestal de Docteur (savant) et Chef religieux peut se considérer comme élevé. Cependant, pour Jésus, l’élévation se traduit dans l’abaissement, l’humilité. Il est descendu du Ciel et sa mort ou descend aux enfers est une élévation, car il vient nous élever à la gloire de Dieu. C’est une interpellation à nous qui croyons être au-dessus des autres en faisant prévaloir notre situation sociale, économique ou politique. Être pasteur, ancien d’Église ou conseiller paroissial ne fait pas de nous un grand, mais un serviteur qui doit revêtir l’humilité.

        Sur le plan historique, Jean rédige son évangile au moment où des sectes ésotériques chrétiennes et des courants philosophico-religieux faisaient florès. On peut dénombrer parmi eux le gnosticisme, le néo-platonisme et le mazdéisme. Certaines déclarations de Jésus que Jean rapporte dans ce texte ne peuvent se comprendre qu’en relation avec ces courants de pensée. Prenons d’abord le cas de  l’élévation qui renvoie à la sotériologie élitiste dont défendent le platonisme et gnosticisme. Pour le platonisme le monde immanent et sensible (cosmos esthétique) dans lequel l’homme est tenu prisonnier est un pâle reflet  et une sombre photocopie sans consistance du monde transcendant (cosmos noétique). Pour se libérer, l’âme doit s’élever pour regarder et contempler le monde transcendant ou le monde des Idée qui seul est réel, pour être sauvé. La philosophie, l’amour de la sagesse est le seul moyen qui peut conduire à cette élévation. Nicodème, Docteur de la loi, dont savant s’est trouvé ignorant même des choses terrestres, à combien plus forte raison les choses célestes. Jean veut conduire ses lecteurs et auditeurs que l’accumulation des connaissances et la raison humaine sont incapable de nous élever à Dieu et de nous sauver. Seul la foi en celui qui a fait l’expérience de la vie céleste et terrestre et qui s’est abaissé jusqu’à la croix peut nous amener à la connaissance véritable et au salut. Ne sommes-nous pas aujourd’hui comme ces platoniciens figés et avare de la sagesse humaine comme source du salut ? Beaucoup sont aujourd’hui attirés par les spiritualités orientales ou africaines qui initient à une certaine élévation d’esprit. Même parmi nous les chrétiens, il y a ceux qui s’accrochent à ces spiritualités pour prétendre dominer, être influent, comprendre le monde caché. Fausse illusion, mensonge organisé. La véritable sagesse se trouve en Christ et seule une relation intime dans la foi avec Christ peut nous sauver. De même pour les gnostiques, le salut est réservé à l’élite encore appelés les éveillés ou les élus qui possèdent la gnosis ou « connaissance révélée ». Les juifs quant à eux croyaient que le salut est leur chasse gardée. Le Dieu a tant aimé le monde et quiconque croit a la vie éternelle répond à ces prétentions élitistes ou sélective du salut. Le salut est la manifestation de l’amour de  Dieu pour le monde entier. Il n’est pas le produit d’un effort humain, mais c’est un don de Dieu que chacun reçoit par la foi, nous précise l’apôtre Paul dans Éphésiens. Paul ajoute que la foi n’est pas une œuvre humaine, c’est aussi un don de Dieu. Nul ne doit se vanter d’avoir la foi ou de mépriser celui qui n’a pas la foi. Que personne qui croit ne se prétende élu au détriment des autres. Le salut est offert à tous, de même que la foi, mais chacun se l’approprie volontairement. Tout orgueil spirituel, toute prétention élitiste est ici récusée par cette parole ferme de Jésus. N’avons-nous pas souvent fait barrière à ceux qui veulent s’engager à la suite de Christ en leur faisant croire que c’est difficile, il faut faire beaucoup d’efforts ? N’avons-nous pas fait de certaines fonctions à l’Église des loges ésotériques ?

        L’amour de Dieu pour le monde est qualifié de « TANT », ce qui sous-entend qu’il n’a pas de limite tant sur la durée que sur son intensité. C’est parce que Dieu nous a tant aimé qu’il a donné son Fils unique pour nous. La mort de Jésus à la croix comme le serpent de bronze suspendu par Moïse révèle à l’homme l’ampleur de sa méchanceté et la sévérité du jugement qui devrait tomber sur Lui. Comme le regard porté sur le serpent guérit et sauve, de même notre foi en Jésus nous guérit et nous sauve de toute morsure du malin. Ces morsures se déclinent dans notre vie aujourd’hui par l’insécurité transfrontalière et interne que nous vivons dans notre pays et dans le monde. Ce sont aussi les maladies physiques, morales, psychiques et spirituelles dont nous souffrons. Ces morsures sont aussi les diverses formes d’injustice, de discrimination, de rejet dont nous sommes victimes. Ce sont aussi les multiples échecs, les déceptions, l’infécondité, le célibat endurcit ou perpétuel, le sous-emploi et le chômage, la têtutesse des enfants, etc. Bien-aimés, je vais vous annoncer une bonne nouvelle. Si tu mets ta confiance en Jésus et si tu porte ton regard sur lui comme maître de ta vie et de ta destinée, aujourd’hui tu seras guérit de tes meurtrissures et ton âme est sauvé. Si tu comptes sur Christ et sur lui seul sans chercher à te débrouiller autrement aucune morsure maléfique n’aura d’effet sur toi. Car le venin du serpent est condamné sur la croix du calvaire.

        Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que la foi suppose abaissement, humilité, obéissance à Dieu et marcher et vivre dans la lumière. La foi en Jésus crucifié suppose aussi la souffrance, mais dans la paix, la tentation dans la victoire, les épreuves glorifiant. Nous pouvons dire comme le roi David : avec Dieu nous ferons des exploits, nous vaincrons nos ennemis et nous sommes sauvés. Amen !

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