Créer un site internet

Voici une bonne nouvelle!

Prédication du deuxième dimanche de l'Avent

PRÉDICATION

Textes : Esaïe 40 :1-11 ; 2 Pierre 3 :8-14 ; Marc 1 : 1-8

 La bonne nouvelle, du moins une bonne nouvelle est une annonce qui se caractérise par sa fraicheur, sa nouveauté et sa qualité qui est bonne donc agréable, heureuse. Une nouvelle est bonne ou mauvaise en fonction de celui qui la reçoit et l’accueille. Elle est bonne lorsqu’elle correspond à ses attentes ou du moins résout ses préoccupations. Elle est mauvaise lorsqu’elle se rapporte à quelque chose de désagréable, de malheureuse, de contraire à ses attentes. Ainsi, pour le consommateur en cette période de fin d’année, la bonne nouvelle, c’est l’augmentation de ses revenues ou de son pouvoir d’achat, la réduction des prix de marchandises, la réduction des tarifs de voyage, la sécurité sur les routes et dans les quartiers. La bonne nouvelle pour les populations de Bafoussam, c’est d’apprendre que les rues seront arrangées. La bonne nouvelle pour un malade c’est qu’il sera guéri, etc. En examinant les différentes nouvelles que nous pouvons recevoir comme bonnes dans le siècle présent, on se rend compte que la nouvelle vient changer les effets et ne touche pas les causes profondes de la situation qu’on voudrait voir changer. Ainsi, augmenter le salaire ne peut résoudre l’insatisfaction humaine qui pousse les limites de ses besoins à mesure qu’ils trouvent des solutions et ne peut changer l’injustice et la cupidité qui anime les hommes d’affaires qui créent en temps de fêtes des pénuries virtuelles pour augmenter le prix des marchandises. L’annonce de la construction des routes ne peut-être une bonne nouvelle que si on assure aussi un bon suivi des travaux pour que les routes construites soient durables. Nous voyons que toute bonne nouvelle qui nous vient des hommes, je veux dire dont l’émanation et la réalisation viennent des hommes est superficielle, passagère et même apparente.

         En ce deuxième dimanche de l’Avant, le Seigneur nous invite à travers les trois textes de ce jour à accueillir la bonne nouvelle qui nous vient de Dieu, maître de l’histoire et de notre destin. Il est le seul qui détient l’essence de toutes choses et connait les choses telles qu’elles sont et non telles qu’elles apparaissent. Seul Dieu connait notre véritable problème, notre véritable souffrance et notre véritable besoin. Dans le premier texte, au peuple d’Israël exilé et oppressé à Babylone, Dieu annonce l’expiation totale de leur péché comme source de leur libération et de leur consolation. Apparemment les exilés attendent de rejoindre leur terre, de retrouver la liberté politique. Mais, Dieu sait que leur véritables prison et oppression, c’est le péché. C’est leur péché qui leur a rendu vulnérable et exposé à la déportation. Aujourd’hui encore, comme le peuple d’Israël chacun et chacune d’entre nous a des problèmes, des besoins et voudrait que Dieu agisse pour le sortir de la situation difficile qu’il ou qu’elle traverse. D'aucuns attendent un enfant, d’autres un emploi, certains un mari ou une femme, d’autres encore le succès à l’école, il y a qui veulent que leurs affaires marchent, certains demandent la protection, la sécurité, l’amour et l’estime de leur entourage, d’autres encore la paix, la démocratie, la liberté. À la racine de tous nos problèmes se trouve le péché, parce que le péché est entré dans le monde, l’harmonie cosmique et le paradis primitif ont disparu pour laisser place à la désolation et à toutes formes d’hostilité et de conflit. L’homme détruit l’environnement non comme une richesse que Dieu a mise à sa disposition pour son épanouissement, mais de manière abusive. La nature ayant perdu son harmonie à cause de l’action démesurée de l’homme, nous subissons le réchauffement climatique avec ses corollaires les variations climatiques, les perturbations pluviométriques, la baisse de la production agricole, les catastrophes écologiques, etc. Alors, si le péché est la racine de tous nos maux, dans ce cas notre retour à Dieu par la repentance constitue une voie que nous ouvrons pour accueillir Dieu dans notre vie. Aplanir les sentiers, rabaisser les montagnes et collines consiste à dégager nos suffisances, notre orgueil pour laisser entrer en nous l’obéissance à la volonté de Dieu et l’humilité. Relever les vallées consiste à dissiper nos doutes qui nous engloutit dans les liens de l’ennemi et fais de nous des vaincus d’office.

En prélude à l’accueil du roi de gloire qui vient dans la puissance, l’homme doit reconnaître le caractère éphémère de sa vie terrestre : elle est comme l’herbe qui se lève et sèche aussitôt qu’elle est arrachée à sa racine ou qu’elle perde ses ressources. Si notre vie terrestre est passagère, la promesse de Dieu à travers sa parole qui nous annonce la restauration de notre vie, la consolation et la vie sous le contrôle de Dieu, est éternelle. Si nous enracinons notre vie à la source de vie, si nous nous nourrissons de la parole de Dieu, notre vie sera verdoyante comme un arbre planté auprès d’un ruisseau qui s’épanouit quel que soit le temps qu’il fait. Bien-aimé, en puisant les ressources de nos projets et de nos actions dans la parole éternelle de Dieu nos participerons aussi à l’éternité de Dieu et nous serons totalement épanouis tant sur le plan spirituel que matériel. Cela veut dire que notre consolation présente est une prémisse de la consolation parfaite dans la présence de Dieu. Ainsi, l’Éternel qui vient à nous dans l’enfant Jésus que nous accueillons par la foi nous conduit à la liberté et produit des changements de notre situation présente pour nous préparer au royaume éternel. Nous sommes à cet effet bénéficiaire et annonciateur de la bonne nouvelle de la venue de Dieu dans le monde. Annoncer le règne de Dieu, c’est promouvoir par notre vie l’amour, la justice, la droiture, la paix. Cela doit se traduire dans notre agir quotidien à travers notre attitude vis-à-vis du prochain, notre gestion du bien public, l’assistance mutuelle, la bienveillance et la libéralité, la tolérance et le pardon, le travail avec abnégation et dévouement, pour ne citer que ceux-là. En vivant ces vertus christiques et en l’annonçant, nous pouvons changer le cours de l’histoire de ce monde. Que chacun à quelque niveau qu’il se trouve témoigne le règne de Dieu par une conduite juste et que nous ne soyons pas la source de malheur des autres. C’est cela Noël pour nous aujourd’hui.

Oui  bien-aimée, l’attente de la célébration de Noël n’est pas simplement un devoir de mémoire, un retour dans le passé, mais un regard vers l’avenir, une assurance du second retour de Jésus dans la puissance et la gloire pour nous accorder le salut. Cette attente semble durer et les hommes s’impatientent, surtout avec le cours de l’histoire qui se fait de plus en plus compliqué. Nous avons tous envie de vivre, mais de vivre mieux. Et pourtant, dans une perspective évolutionniste, la survie est une compétition. Les plus forts vivent aux dépens de plus faibles. La vie s’arrache par l’anéantissement de l’autre. Comme dans une jungle, les maillons de la chaine se mangent les uns les autres, de même entre nous les hommes nous nous neutralisons mutuellement arrachant au fort comme au faible la paix et la tranquillité. Les États-Unis, superpuissance du monde tant sur le plan militaire qu’économique ne vivent pas en paix mieux que nous. Parce que se sentant opprimés les faibles et les pauvres donnent des insomnies aux forts. Et cela dure. À quand l’établissement du règne de justice que le Seigneur a promis ? Le Seigneur nous répond que notre conception du temps est différente de celle de Dieu. La patience de Dieu n’est pas une résignation ou un oubli, mais une grâce et la preuve de son amour. Dieu veut que le méchant se repente et qu’il vive. Son attente s’inscrit donc dans l’offre de rachat et du pardon. Mais cette attente a une fin. Et quand cela arrivera, mille ans seront comme un jour. C’est donc une interpellation à chacun de nous de se repentir, de changer radicalement notre relation avec le péché, de renoncer à tout ce qui nous tient captifs et de venir à Dieu. Aujourd’hui et maintenant, c’est le temps du salut. Notre repentance doit s’exprimer par notre libération totale des liens de l’ennemi, de l’aliénation et de notre dépendance aux marabouts et aux voyants, la pratique de la justice, la promotion de la paix, de l’équité. Nos paroles doivent être justes, véridiques. Nos actes doivent contribuer à semer l’amour et nos pensées doivent converger vers le bien suprême et en conformité avec la parole de Dieu. Ne sommes-nous pas par nos paroles responsables du malheur de certaines personnes ? N’avons-nous pas contribué à ruiner la vie de quelqu’un par nos actes ? Ne sommes-nous pas responsables de la souffrance de certains citoyens de ce pays par notre manière de gérer le bien public ? Votre relation avec votre voisin au marché participe- elle à rendre gloire à Dieu ? Si tu penses que Dieu n’agit pas et qu’il te laisse faire et que tu peux continuer à semer l’injustice, sache que le jugement de Dieu s’abattra contre toi incessamment. À toi qui es désespéré, abattu et qui as perdu tout espoir. Pour toi qui penses que Dieu s’est rangé du côté des oppresseurs, du côté du méchant parce qu’il ne te rend pas justice, sache que la patience de Dieu a une fin et bientôt il fera régner sa justice, tu seras rétabli dans tes  droits. Pour toi qui estimes que ta piété, ton obéissance et ta soumission à Dieu sont vaines, puisque le méchant prospère, sache que chaque acte bon que tu accomplis ici-bas te permet de construire l’éternité avec Dieu. Ne désespérons pas, car notre consolation est proche. Voilà la bonne nouvelle. Dieu vient habiter au milieu de nous et en nous. Il vient transformer notre vie de l’intérieure et nous accorder la liberté vis-à-vis de l’essence du mal : le péché. Par son esprit, par lequel il nous baptise nous pouvons aimer de l’amour dont Dieu nous a aimés, établir la paix et la justice dans notre société. Jésus par sa naissance inaugure une ère nouvelle, celle de l’harmonie entre les créatures qui s’est traduite à sa naissance par le rassemblement de tous les  hommes, l’harmonie entre les hommes et les animaux, les louanges conjuguées des bergers et des anges. Jésus inaugure une ère de communauté, d’union, d’entente. Si les associations et les syndicats humains ne marchent pas et ont des problèmes, sachons qu’en mettant Christ au centre de nos actions communes nous réussissirons. Annoncer la bonne nouvelle, comme Jean-Baptiste, c’est vivre la vie nouvelle en Christ, c’est partager la vie de Christ, c’est le témoigner par nos paroles et nos actes. Or, Jean-Baptiste en annonçant Christ, s’efface et reconnait sa place réelle. Nous aussi, comme chrétien et porteur de la bonne nouvelle du salut, donnons gloire à Dieu dans ce que nous faisons, effaçons-nous et laissons Christ apparaître. Ces gourous, ces chrétiens qui s’affichent et se glorifient de ce qu’ils font au nom de Jésus en dissimulant le nom de Jésus ne font pas la volonté de Christ. De même, le temps de s’exclure par l’ascèse, de sortir du milieu des hommes méchants et injustes est révolu. Nous n’avons pas à sortir du milieu des hommes méchants pour nous réfugier au dessert comme Jean-Baptiste, mais comme le verbe s’est incarné et se confond aux autres hommes sans se distinguer ni par son habillement ou son alimentation, nous sommes aussi appelés à transformer la société de l’intérieur. Être juif avec les juifs sans l’être, grec avec les Grecs. Cela dit, nous devrons nous engager activement dans la vie de la nation et de la société en laissant une empreinte nouvelle, celle qu’imprime l’Esprit de vérité et de justice. Ne renions pas notre famille ni notre culture parce que nous estimons qu’elles sont diaboliques, mais approchons-nous avec amour pour leur apporter la lumière de l’Évangile qui pourra les libérer de l’obscurantisme. Préparez le taro, le djapse, le bongo tchobi, le boko, le kondré pour Noël, mais beaucoup plus engageons-nous à annoncer Christ par notre vie afin que le règne de Justice que Christ inaugure par sa venue soit une réalité dans notre société et nous prépare au règne éternel de Dieu.

Amen !

Par : Pasteur proposant GUIDEME Gabriel

Ajouter un commentaire

Anti-spam
 
×