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Témoignage chrétien : Discours ou Action ?

Témoignage chrétien : Discours ou Action ?

 

Témoignage chrétien : Discours ou Action ?

Il existe dans la vie de l’homme des événements qui sont marquants, soit parce qu’ils l’ont procurés de la joie et du bonheur, soit par ce qu'ils l'ont affectés négativement et par conséquent l’ont plongés dans une sorte de méditation profonde. Les réactions instantanées et même à long terme varient selon qu’on soit sanguin ou intraverti. Toutefois, quel que soit notre tempérament, il est pénible voire douloureux de supporter et de garder en soi les faits subits ou accomplis qui nous ont marqués. Il faut pour cela trouver un confident, un groupe de complice et pour d’autre s’étaler à tout bout de chemin pour se « désintoxiquer ». Le français désigne par témoigner, l’acte par lequel une personne ou une chose rend compte des actes, paroles et faits dont il est témoin ou a vécu, participé ou subit. Le témoin est ici l’acteur du témoignage. Dans le langage biblique, puisque c’est le domaine qui nous concerne, son étymologie exprime un acte courageux. En effet, témoin vient de l’hébreu « éd » (de)), du grec « martus » (martus), qui veut dire martyr, c'est-à- dire une personne qui donne sa vie pour une cause juste qu'il défend.

Il y a trois dimensions d’être témoin. On peut être un témoin inanimé, un témoin passif ou un témoin juridique. Dans le premier cas, le témoin est ici un objet, une chose, un édifice ou une stèle qui marque un événement, une vie ou un acte de reconnaissance ou d’adoration d’une personne. Dans ce registre nous pouvons citer les Temples, les œuvres médicales ou scolaires, les monuments et mausolées dressés pour se souvenir d’une personne ou d’un événement marquant la vie d’un peuple ou d’une personne. Quant à la seconde dimension, le témoin est ici présent mais ne participe pas à l’événement et n’est pas, par conséquent responsable de ce qui arrive. Par exemple, les chrétiens présents à un culte ne sont pas responsables du message et des propos du Pasteur, cependant, ils sont témoins de ce qu’il dit. De même on peut être témoin d’un tremblement de terre, d’une éruption volcanique, d’un braquage, d’un incendie, etc.  La troisième dimension est juridique. Dans l’Ancien Testament, le témoin est sous serment en présence de Dieu représenté par les prêtres. Il doit dire tout ce qu’il savait en toute vérité. Dans le cas où il ment, il subira les sanctions qu’il voudrait faire subir à la victime. Un seul témoin ne suffit pas pour faire une déposition, il faut au moins deux. Nous sommes interpellés par cette dernière dimension, quand on sait que dans notre monde séculier et ecclésial, les témoins sont beaucoup plus des menteurs qui conçoivent des histoires contre leur proche en vue de le nuire. Il y a qui font leur propre témoignage en se présentant comme des « anges » alors que leur vie « privée », qui est connu par d’autres, ne mérite aucune décence. Mais, quand est-il du témoignage en tant que confession ou expression des expériences vécues dans la communion avec Christ ? Que faut-il, en effet, témoigner et pourquoi ?

Dans le langage religieux, le chrétien est « témoin » et « rend témoignage » en parlant des expériences qu’il a faites, des sentiments qu’il a éprouvés, c’est-à-dire des sentiments psychologiques lui permettant d’affirmer telle ou telle vérité d’ordre moral ou spirituel. Le témoignage des bienfaits que Dieu a fait dans la vie d’un chrétien est un impératif, et il ne devrait en principe avoir du repos qu’après avoir témoigné. Le chrétien témoigne pour rendre la gloire à Dieu et exprimer en langage concret, que Dieu agit encore dans la vie de ceux qui se confient en lui. Il concoure à nourrir et à affermir la foi de ceux qui l’écoutent. Le témoignage n’est pas une biographie, un curriculum vitae ou un journal dans lequel le chrétien inscrit tous les détails de son quotidien et de ses expériences personnelles. Le témoignage n’est pas l’expression de ses sujets de prière ou l’inventaire des ses propres œuvres de bienfaisances. C’est une communication de sa foi en la toute puissance de Dieu et l’affirmation de sa seigneurie dans tous les détails de notre vie.

Tout compte fait, le témoignage est un acte subjectif et mérite donc une analyse profonde et sérieuse. Du point de vue rationnel, le témoignage est un mensonge. Qu’on soit un témoin actif, passif, juridique ou qu’on témoigne ses expériences spirituelles, nous mentons. En effet, qui est là lorsque Dieu agit ? Qui peut dire comment il agit et peut-on être certain que c’est une œuvre divine ? Pouvons-nous affirmer avec certitudes l'intention et l'origine d'une action dont nous sommes témoin ou acteur ? Le Satan et ses anges ne peuvent-ils pas aussi satisfaire les chrétiens dans leur besoin et requêtes qui n’entrent pas dans le plan de Dieu ? Est-ce une œuvre divine si par des voies injustes nous parvenons à rentrer dans nos droits et à réaliser les exploits tant rêvés (obtenir un emploi, réussir à un concours par des voies non orthodoxe) ? Sören Kierkegaard montre dans ses œuvres que le christianisme est un mouvement d’intériorisation et la foi est une relation subjective entre l’homme et Dieu, relation intraduisible par un langage rationnel. Sommes-nous sûr que ce sont les mots justes que nous utilisons pour rendre compte de ce que Dieu a fait pour nous, si c’est d’ailleurs bien lui. Pour Kierkegaard, le véritable témoignage chrétien ne relève pas du domaine du discours mais de l’action. Car pour lui, par nos discours nous détournons l’attention de ceux qui nous écoutent, de Dieu et nous les attirons vers nous. Notre témoignage devrait être notre vie et nos actions qui révèlent l'amour de Dieu au monde. Agissons donc pour la gloire de Dieu !

Par GUIDEME Gabriel

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