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UNE NOUVELLE ESPÉRANCE

Une nouvelle espérance

Introduction

Dans l’hebdomadaire français « La Croix » nous lisons cette affirmation : « L'espérance est une petite voix qui nous assure que rien n'est jamais perdu. C'est une manière de regarder la vie et ses difficultés non comme un mal, mais comme une promesse de vie. »[1] Cette pensée traduit la valeur de l’espérance. Certains disent d’ailleurs sans espérance il n’y a pas de vie. La Bible nous parle de l’espérance comme ce qu’on ne voit pas (Ro 8 :24), la grâce qui nous donne l’assurance de notre salut (Ro 5 :5), cette vertu que seuls les élus de Dieu obtiennent par la vertu du Saint-Esprit (Ep 2 :12). Parler de nouvelle espérance dans la dynamique des temps nouveaux c’est donc invoquer cette vertu de l’Esprit qui nous donne, à nous les enfants de Dieu, de vivre les vicissitudes de notre temps toujours changeant et d’aborder les peurs et les inquiétudes que suscitent les mutations rapides et bouleversantes de notre temps. Ces mutations qui touchent tous les aspects de notre vie : matériel, social, spirituel, moral, invitent à faire recours à de nouvelles espérances. Il  s’agit de changer le fondement de notre espérance si elle n’était pas bâtie sur Christ et de mettre à jour le logiciel de notre espérance pour celles et ceux qui trouvent la source de leur espérance en Christ. Cela nous amène donc à aborder les nouvelles espérances pour notre famille, notre pays et l’Église.

  1. De nouvelles espérances pour la famille

La famille est la cellule de base de la société, c’est un micro monde, lieu où se construit toute société et l’humanité en général. La famille occupe une place de choix dans le plan divin. C’est pourquoi dans la Bible nous voyons qu’il appelle soit une famille soit un individu à former ou à rejoindre une famille. Lui-même se présente comme le chef de famille constituée des élus. L’un des défis majeurs de la famille dans le contexte actuel est celui de l’éducation, de la cohésion et de la chaleur familiale qui sont effritées, diluées et menacées par les écrans qui font écrans aux rapports interpersonnels et prennent la place du père, de la mère et de la famille en générale dans l’éducation des enfants ; la mondialisation avec son élan d’effacement des frontières entre les peuples et les cultures, fondamentalement bon pour unir les peuples, est par ailleurs une menace aux valeurs culturelles traditionnelles et aux valeurs chrétiennes relativisées et parfois mis au ban par une culture mondialisée de plus en plus immonde pour le chrétien. Les conséquences sont légions dans nos familles aujourd’hui. Des couples géographiquement séparés qui perdent l’intimité et cette situation ouvrent la voie à plusieurs crises dans les ménages dont les enfants sont les principales victimes. La télé et les réseaux sociaux prennent la première place dans l’éducation des enfants et les exposent à la délinquance, à la désaffection religieuse et aux violences dont nous avons les échos presque chaque jour dans notre société. Les nouvelles techniques médicales de procréation, les poupées sexuelles et bien d’autres instruments du Malin détruisent la valeur de l’amour, de la personne humaine et remettent en cause la définition du concept parent. Dans ce contexte qui pousse au désespoir, les méthodes anciennes d’éducation et d’encadrement des liens familiaux ne peuvent plus porter des fruits. Certes, pour nous les chrétiens notre fondement c’est la Bible éclairée par le Saint-Esprit, il faut toutefois reconnaitre que nous devrons faire avec ces mutations pour espérer une famille nouvelle bâtie sur le socle de l’amour du Christ. Pour ce faire, au lieu de stigmatiser et d’opposer un refus total des nouvelles technologies et de l’ouverture du monde, nous devrons nous en servir comme des lampes pour leur donner des orientations chrétiennes. Ainsi, créer un groupe WhatsApp familial, organiser des méditations en vidéo conférence, créer des applications d’études et des méditations bibliques, produire des vidéos et films pour enfant disponible sur les smartphone peuvent être des actions porteuses d’espérance pour des familles chrétiennes bâtis sur Christ. Pour éviter que nos enfants soient engloutis dans cette culture post moderne, il est important comme famille chrétienne d’organiser des excursions en famille avec les enfants dès le bas âge pour découvrir de nouvelles façons de vivre et d’agir. Cela donnera l’occasion aux parents d’indiquer aux enfants les dangers de certains modes de vie. Faire des réunions annuelles des familles un moment de retraite et de ressourcement spirituel pour sauver nos familles de la déchéance morale et éthique.

  1. De nouvelles espérances pour le pays

Le pessimisme gagne du terrain dans presque toutes les nations. Même dans les démocraties avancées, les manifestations régulières en sont les preuves, l’espérance n’est pas au rendez-vous. Il y a une vision pessimiste et négativiste sur le monde avec des questions comme : vivons-nous mieux qu’hier ? La pauvreté a-t-elle été éradiquée ? Y a-t-il moins d’injustice ? A ces questions, les réponses sont généralement négatives. Pourtant, dans plusieurs pays, l’avènement de nouvelles figures politiques, d’un nouveau régime a suscité l’espérance des populations. Ces espérances se sont avérées éphémères et parfois, elles sont devenues amères. Quelles sont les nouvelles espérances pour notre pays dans ces temps nouveaux. Sans être exhaustif, nous pensons que la Bible nous donne la réponse. Au peuple juif qui vivait sous la domination étrangère et en exil, Dieu promet des jours nouveaux et dans un monde nouveau sous la gouvernance du messie. Le retour à Dieu et la soumission des nations à la seigneurie du roi infaillible et auteur de toute providence est la source de nouvelles espérances pour le pays. Pour y arriver, les enfants de lumières que sont les chrétiens doivent se mettre sur les lieux élevés de la sphère publique et politique pour conduire le pays tout entier à Christ. L’Exemple de la confession publique au nom de la nation du Président de la RDC est palpable. Ce geste publique et symbolique nous montre que si les enfants de Dieu sont aux commandes de nos nations, on peut espérer un monde meilleur, une société plus juste. Nous devrons donc être dans le pays ce sel qui redonne de la saveur aux contextes sociopolitiques délétères et amers actuels. Notre implication directe dans la vie publique et nos prières sont les sources d’espérances pour le pays. Les guinéens l’ont compris et ont organisé trois jours de jeûne national pour présenter au Seigneur la crise politique de leur pays[2]. Dieu n’y a-t-il pas dit que si mon peuple sur qui est invoqué mon nom s’humilie et prie, je lui pardonnerai ses péchés et je l’exaucerai des cieux ? (2 Chr 7 :14)

  1. De nouvelles espérances pour l’église

L’église dont nous faisons référence ici n’est pas l’Église invisible, universelle, corps du Christ, mais l’église visible, institutionnelle qui regorge et fait partie de corps du Christ. L’accroissement démographique des églises en Afrique qui s’accompagne inéluctablement par l’augmentation des chiffres d’affaires et dont, des intérêts économiques et financiers d’une part, l’infiltration de l’église par les spiritualités et les philosophies ésotériques, les vendeurs d’illusion (qui n’est pas totalement nouveau), d’autre part, ont fait que l’église ne soit plus pour plusieurs de nos contemporains ce refuge, cette autorité morale qui redresse la société et l’empêche de basculer dans la déchéance. Bien plus, l’église est devenue pour beaucoup et pour les afro centristes en particulier la cause du malheur de l’Afrique. Les guerres de leadeurships et d’intérêts économiques dans les églises, paroisses ou communauté entretenues ou encouragées parfois par des forces occultes tapis dans l’ombre, l’instrumentalisation des leadeurs religieux à des fins politiques par certains gouvernements sont aussi tant des raisons qui font que l’église perde ses lettres de noblesse et est contestée quand elle veut jouer son rôle de porteuse d’espérance et de vie dans notre société actuelle. Dans une société empreinte d’une idéologie agnostique et athéiste, quelle avenir pour l’église et l’accomplissement de sa mission ? Nous pensons qu’aborder la question de nouvelles espérances pour l’église dans ce sens nous permettrait d’adresser avec courage ce sujet. Ce serait une lapalissade de rappeler que l’église institutionnelle a détrôné ou délogé Christ de son autorité et de sa place pour les confier aux hommes, à l’argent et au pouvoir. Redonner l’autorité à Christ dans l’Église et à la parole de Dieu est pour nous l’élément fondateur et fondamental pour de nouvelles espérances pour l’Église. Savoir que l’Église est œuvre divine entre les mains des hommes, dont sujette à des imperfections nous aiderait à ne pas désespérer quand on observe les écueils de l’église et ses tâtonnements. Comme œuvre divine, elle transcende les clivages et mutations humaines et temporales. Parce qu’elle est aussi une œuvre humaine, elle est influencée par les vagues qui emportent le monde. La pandémie à Covid-19 nous a révélé que l’église peut subsister à la fermeture des lieux de culte. Cette pandémie a révélé à l’église de réveiller et de mettre à jour les cellules de prière, le culte familial et d’investir pour la formation du peuple de Dieu afin que chaque fidèle puisse être capable de se prendre lui-même en charge spirituellement. L’Église de demain ne sera pas l’église des murs, l’église des présidents et bishop, l’église des offrandes et dons, l’église des croisades et spectacles, mais des cœurs, l’église où les fidèles adorent Dieu en « esprit et en vérité ». Aujourd’hui, nous devrons cesser de focaliser nos attentions sur les luttes que mènent certains pour diriger l’église, encore moins sur certains scandales financiers ou moraux dans l’église, nous devrons plutôt capitaliser notre propre attachement à Christ. Ces scandales dans l’église qui sont inévitables selon les prédictions du Christ lui-même ne doivent pas passer par nous. C’est en cela que nous pourrons être les germes d’une espérance nouvelle pour une église nouvelle.

Conclusion

En somme, la nouvelle espérance ne l’est pas par sa démarche plutôt que par sa source. Comme des sels, nous sommes appelés à être des vecteurs d’une nouvelle espérance dans ce monde en déperdition. Notre contribution à l’émergence d’un monde nouveau se fait et doit se faire dans la communion au Saint-Esprit et sous le prisme de l’Évangile source de toute espérance. Nous devrons agir dans une perspective de renouvèlement de l’intelligence pour discerner ce qui est bon, agréable et parfait afin de susciter l’espérance de conduire à la vie nouvelle ce monde engloutie dans les ténèbres. L’Église, mère porteuse de cette espérance nouvelle doit y travailler en encourageant des initiatives qui vont dans le sens de la promotion de la vie, en tirant le monde à travers ses enfants engagés dans la vie publique, en mettant à jour son logiciel d’éducation chrétienne et d’évangélisation et surtout en priant pour le monde.

GUIDÉMÉ Gabriel,

 

 

[2] Nous avons reçu cette information du missionnaire Moïse Sidiki Tolno de la Guinée Conakry.

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