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Vous êtes le sel de la terre

Baf_plateau le 12 février 2017

Prédication

Texte : Matthieu 5 : 13-16

Bien aimés, peuple de Dieu bonne fête de la jeunesse en retard et bonne fête des amoureux par anticipation.

« Vous êtes le sel de la terre ; vous êtes la lumière du monde » sonne aux oreilles des disciples de Jésus et de ses auditeurs comme une parole lourde de responsabilités et de signification après qu’il leur a déblayé la notion du bonheur et les qualités des citoyens du royaume de Dieu en amont. Il ressort des béatitudes qui résument ces principes du bonheur selon Dieu que le bonheur réside dans les biens spirituels et non matériels comme le monde nous le fait miroiter et loin d’être des pyromanes et des belliqueux, Jésus indique que ceux qui verront Dieu et seront appelés fils de Dieu sont ceux qui procurent et recherchent la paix. Il prédit à la suite que ses disciples feront face à d’inévitables persécutions dans un monde ennemi de Dieu, de la justice et de la paix. En le faisant ainsi, Jésus veut avertir ses disciples qu’être citoyen du royaume de Dieu dans le monde passe par de rudes oppositions.

Comment les disciples peuvent-ils ou doivent-ils se tenir fermes dans leur engagement pour la justice, la paix, l’amour et le promouvoir dans un monde qui s’y oppose radicalement. La péricope de ce jour s’inscrit dans cette logique. Jésus veut montrer dans ces versets à ses disciples tout le sérieux de leur position, la grandeur de leur vocation, afin que, loin de se laisser abattre par l'opposition, ils n'en deviennent que plus courageux et fidèles pour exercer la sainte influence qu'ils sont appelés à avoir. Ils sont parmi les hommes le sel, la lumière. Oui bien aimés, nous sommes le sel de la terre et lumière du monde. Sel et lumière sont deux éléments qui dissipent par leur présence la corruption, la mauvaise saveur ou l’affadie et l’obscurité et les ténèbres. Ce sont des images qui sont suffisamment éloquentes pour décrire notre mission en tant que disciple de Jésus Christ dans un monde pervers et corrompu. Le sel agit de l’intérieur et la lumière de l’extérieure.

Être sel de la terre et lumière du monde signifie en un mot participer par notre présence et nos œuvres dans le monde à éradiquer toutes formes de corruption (morale, spirituelle et sociale), à donner de la saveur et du goût à ce monde insipide et amer à la limité, à illuminer le monde de la lumière du Christ que nous portons en nous pour dissiper toute forme de ténèbres et d’obscurité dans lequel les hommes gisent. De manière concrète, notre monde dresse une peinture lugubre, l’actualité nationale et internationale nous en donne des preuves patentes : des émeutes par ci par là, des actes et pratiques inhumains et condamnés par la Bible et nos mœurs sont loués, exaltés, voire promus ; les musiques obscènes et grossières sont les plus récompensées par des awards, les petits et les faibles sont écrasés, la démocratie et la paix sont définies comme la raison du plus fort et du plus riche ; les médiocres sont récompensés et les vrais travailleurs ignorés, le droit des femmes s’est transformé en discrimination des hommes, le droit des enfants en mépris des parents. Curieusement l’Église n’est pas en reste. On y trouve aussi toute forme d’injustice, de querelles, des détournements de fonds, la débauche et toute forme d’impudicité. À l’Église on se retrouve comme dans une anarchie : aucune loi n’est respecté même celle que la Bible prescrit.

Être sel de la terre et lumière du monde dans un tel contexte, c’est choisir de ramer à contre-courant, c’est prendre le risque d’être rejeté, c’est s’engager à résister et à vaincre le mal sous toutes ses formes. Dans un monde où le mensonge est légitimé, être sel de la terre c’est pouvoir dire la vérité et défendre la vérité même si c’est contre tous. Être sel de la terre, c’est être capable de dire non ouvertement au mariage homosexuel qui corrompe la société, dire non même si c’est contre nos intérêts à toutes formes d’injustice construites dans notre société et qui porte le nom de quota, parité, régionalisation juste des prétextes pour favoriser les nuls et les médiocres. Être sel de la terre, c’est être capable par notre présence dans un service d’inspirer la confiance des usagers par la qualité de nos services, notre façon d’accueillir, la reconnaissance de la dignité à tout être humain indépendamment de son rang social ; c’est être capable de faire reculer la corruption et les manipulations dans nos lieux de services et notre milieu de vie. Être sel de la terre, c’est donner sens à la vie de ceux qui sont rejetés par la société : les démunis, les sans abris, les misérables non seulement en leur donnant l’aumône ou en construisant de gigantesques temples pour y prier, mais en leur donnant les moyens de production, en assurant la formation de leurs enfants, en améliorant le cadre d’étude et la condition des enseignants de l’église. Ça, c’est aussi être lumière du monde. Le témoignage de nos bonnes œuvres doit conduire ceux qui nous voient vivre à glorifier Dieu et non nous. Si nous recherchons notre propre gloire, nous sommes encore dans les ténèbres. Nos œuvres qui sont capables de faire briller la gloire de Dieu dans le monde c’est notre humilité et non l’orgueil. Cette humilité doit se voir dans notre totale dépendance en Dieu, notre obéissance en sa parole et surtout savoir que la grandeur selon Jésus ne consiste pas à occuper des grands postes, à être responsable de ceci ou de cela à tout prix et à tous les prix, mais à être capable de laver les pieds des plus petits. Notre humilité doit s’exprimer dans la différence que nous faisons entre notre responsabilité sociale ou professionnelle et notre statut d’enfants de Dieu et de pauvre et misérable pécheur en quête de la grâce de Dieu. Être lumière du monde, c’est savoir servir Dieu et être au service des autres et de la société. Servir non pour être vu ou apprécié, mais servir pour rendre gloire à Dieu. C’est seulement en servant ainsi que notre lumière peut briller et faire rayonner la gloire de Dieu. Dans cet esprit de service, rien ne peut nous décourager de notre service fut ce les oppositions des chrétiens non affermis, l’incompréhension des autres ou les murmures des agents du malin. Être lumière du monde, c’est bien diriger nos familles et surtout faire de l’Église le repère de la société. L4eglise doit être un lieu de paix, d’harmonie, de justice, d’équité, de démocratie, de liberté, d’ordre. Nous ne pouvons impacter le monde et le conduire à Dieu que si nous sommes le recours et le modèle. Comment pouvons-nous être lumière du monde quand c’est le commissaire de police, le chef du village qui vient calmer le feu à l’Église ? Comment pouvons-nous être lumière du monde quand nous sommes au bar pendant que la jeunesse paroissiale organise des concerts à l’Église ? Comment pouvons-nous faire briller la gloire de Dieu dans le monde, quand nous avons le grand nombre de contentieux en justice pour salaire des employés non payé ou licenciement illégal ? Comment peut-on illuminer le monde, quand les postes ecclésiastiques de vendent et se payent et le meilleur au plus offrant ?

« Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde » est une interpellation que Jésus nous adresse en tant que chrétien individuellement et Église comme communauté. Nous n’avons pas de choix à faire en tant que disciples de Jésus-Christ : nous devrons éloigner la corruption et donner la saveur au monde par notre présence et dissiper les ténèbres par nos bonnes œuvres. Nous n’avons pas de choix, car un sel sans saveur ne sert à rien si ce n’est qu’à être jeté au feu. Une lumière cachée sous le boisseau ne sert à rien si ce n’est qu’à faire régner les ténèbres comme dans les boîtes de nuit. L’appel de Jésus à être sel de la terre et lumière du monde s’adresse à chacun de nous : jeune, adulte, vieux, hommes et femmes. Approprions-nous de la vie de Christ, laissons-nous guider par son Esprit et notre vie sera une source de bonheur pour notre entourage et nous serons ensemble une communauté qui glorifie Dieu.

Que Dieu nous bénisse ! Amen.

 

 

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